Planètes.

Fillettes, il y a des planètes. A mes petites filles et aux autres aussi.

Un peu de fiction pour faire rêver les jeunes enfants et les moins jeunes qui ont gardé une âme juvénile…

Lorsque la nuit tombe sur la maison, la voute céleste s’allume en même temps que les lueurs de Tirolu face à ma fenêtre.

Il est temps de faire un tour dans les étoiles, de visiter d’autres planètes. Des petits mondes scintillent, semblent clignoter puis s’éteignent parfois. C’est l’heure du mystère, plus aucune diversion n’existe ici-bas. Une flèche traçante vient zébrer brièvement le firmament comme une signature divine. Est-ce un signe ? Une vie lointaine qui file dans la nuit sidérale ? Je veux bien le croire.

Ce soir, le ciel est nu, rien ne frémit. D’ordinaire ce sont les nuages qui courent sous la lune et font la conversation. Ils sont très bavards et nous racontent n’importe quoi. Des fantômes, des mondes imaginaires peuplés d’êtres pacifiques ou bien terrifiants. Ils nous suggèrent seulement, laissant imagination vagabonder, toute à son humeur.
Je n’y vois que douceur et pourtant, je me prends à rêver d’un débarquement soudain. Des vaisseaux qui grossissent à mesure qu’ils approchent. Qui jettent des sabres de lumière dans un cliquetis bizarre. Des froissements de rayons dont on ignore s’ils sont doux ou cassants… brûlants ou tranchants.  Peut-être une lumière froide comme celle de la luciole. Une phosphorescence poudrée qui vient s’éparpiller en une multitude d’éclats et s’évanouissent en touchant le sol. Des êtres monstrueux et inoffensifs, juste à peine impressionnants pour stimuler nos peurs vite étonnées de ne pas nous infliger la terreur bleue. Dans ce monde manichéen, entre enfer et paradis, il reste une place pour le rêve. Une respiration personnelle, toute provisoire, juste pour souffler un peu et tiédir les contrastes vifs de la vie.

Le ciel est calme. Surprise ! Le vol silencieux du hibou fait cligner des yeux. Je l’entends, juste après, qui bouboule dans le chêne d’à côté. Il y a du monde ce soir malgré la solitude apparente, la hulotte chuinte, ulule à son tour. Le campagnol et le mulot doivent frémir sous le buisson. Cette nuit sera peut-être leur dernière. Et puis, loin, loin, très loin là-haut, au fin fond des galaxies d’autres drames, d’autres comédies se jouent peut-être.

Quels sont-ils ? L’heure du grand voyage nous pousse au pourquoi et au comment sans jamais donner de réponse. Chacun embarque ses neurones dans sa fusée pour les satelliser autour des mondes inconnus. Des idées en apesanteur cherchent une raison qui ne viendra jamais. Je le sais, mais j’aime frémir dans une atmosphère glaciale, brûler dans un volcan insoutenable, déambuler dans l’Eden molletonné rempli de blanc, de rose et d’ouatine… Je n’ai pas inventé le rêve non plus, cette grille d’aération, cette autre respiration…

Il reste encore un peu de temps… Saurons-nous un jour ? Mon doute est si grand que je préfère m’inventer tous les fantasmes du ciel là-bas. A ma guise.

Une étoile brille plus que toutes les autres, juste au-dessus du virage de Cirana. Les soirs d’été aux alentours de vingt et une heure, elle palpite comme un cœur dans la poitrine. Chères petites filles regardez bien cette lueur vive qui clignote…

C’est Missiau qui vous fait un signe et vous engage à rêver.

Comme c’est bête.
Juste au-dessus de nos têtes,
Accrochées dans le vide
Et à nos rêves avides,
Il reste encore l’espoir
De se revoir…

Il y a plein de planètes…

A partir d’une fleur de pissenlit, stade « je sème au vent ». (image ratée)
Galaxie du pissenlit. (Vue de Jupiter)

3 Comments

  1. La fin m’a mis les larmes aux yeux parce que moi aussi le soir, je regarde les miens à travers les étoiles…
    Le hibou n’en a pas fini de ses réflexions métaphysiques si maintenant il s’adresse aux martiens 😉
    Merveilleux univers que le votre, Simonu, quant à vos photos, j’aimerais bien en « rater » comme celles-ci.

    1. J’aime ces voyages.
      Je les fais de mon vivant car après… je n’en sais rien.
      C’est la photo ratée d’un pissenlit (floue) qui m’a servi de base de départ.
      Quant au hibou, il parle, il parle… il traparle, on dit chez nous 😉 (Traparlà = bavarder sans arrêt et parfois sans grand intérêt, mais le hibou s’intéresse. Je vous raconterai l’histoire)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *