Santé !
Parfois, j’en envie de faire le fou…
On l’entend souvent en début d’année lors des vœux traditionnels dans notre île, « Paci e saluta ». Ordinairement, c’est « saluta ! » chaque fois que l’on fait tinter des verres pour se donner courage avant d’avaler une boisson qui est censée nous apporter ivresse plus que bien portance.
Le jour de l’An est jour déculpabilisant on peut « tchintchiner » à tout va, bien plus que de coutume. Ce n’est pas moi, l’épicurien, qui vais m’en plaindre et en ai fait tinter plus d’un.
La santé avant tout, dit-on le plus souvent. C’est la plus grande préoccupation nationale. Une solide santé rendrait la vie plus longue si l’on exclut la tuile qui tombe sur la tête. Voilà donc le vœu le plus entendu un premier janvier avec la paix généralisée…
Jadis, et même naguère, dans nos campagnes, nos vieux ne croulaient pas sous l’information qui change toutes les secondes aujourd’hui et fuse de tous les coins de la planète. Sans internet et trop occupés aux tâches quotidiennes de survie, ils ignoraient tout du cholestérol, des gammas GT, taux de prothrombine élevé et autres anomalies qui menacent de circuler dans le sang. C’était l’affaire du médecin et ce dernier avait toute leur confiance comme le curé qui s’occupait de leur âme et l’instituteur de l’instruction de leurs enfants. Chacun son rôle et les soucis étaient partagés.
Aujourd’hui, le quidam ordinaire en sait presque autant que son toubib. Il pourrait quasiment rédiger son ordonnance tout seul. Il avance un diagnostic, propose ses remèdes et s’en porte toujours plus mal. Il ne peut plus se reposer sur son docteur qui devient à son tour dépressif de ne plus servir à grand-chose ou presque. La covid s’en est mêlée en aggravant la situation de sorte qu’après le blues du dentiste voilà que survient celui du toubib !
Le tableau n’est guère réjouissant. La conjoncture est à la déconfiture. Les conséquences du numérus clausus, la sécu en déficit abyssal, le médecin aimant plus la ville que les champs, les hôpitaux qui souffrent, les urgences devenues voies de garage dans les couloirs plus que services de soins rapides, les internes qui ne savent plus où donner de la tête tâtonnant sur le tas, livrés à eux-mêmes, cherchant parfois sur internet à décrypter des symptômes… Les EHPAD débordés jouent au ping-pong avec les urgences, on « va et puis revient » avec pompiers et urgentistes… Des dérèglements de plus en plus courants dont tout le monde a conscience tout en continuant à gripper le système.
Sommes-nous au bout de quelque chose et prêts à dégringoler comme cela se produit dès qu’on est parvenu au sommet ?
Sans doute, et ce ne sont pas les replâtrages qui vont porter grand changement.
S’il existe une solution, elle est forcément radicale, je n’en vois pas d’autres. Vider les villes du superflu, renvoyer les gens à la campagne pour mieux occuper l’espace, leur fournir un lopin de terre pour construire poulaillers, clapiers, porcheries… cultiver les jardins, soigner les arbres fruitiers et bien dormir le soir après un labeur qui mérite repos réparateur.
Ce serait une bonne manière d’en finir avec les thromboses des villes, de s’aérer l’esprit en se coupant d’une info omniprésente devenue indigeste… Descendre bien bas et puis recommencer à grimper pour retomber encore une fois… Ainsi va la vie. Le grand balancier qui oscille d’un extrême à l’autre dans un va et vient incessant semble en bout de course. Il va falloir alléger l’escarpolette.
Mais pour vivre à la campagne, il faut une solide santé morale et physique.
Pâques n’est plus qu’à quelques encablures, attendons l’eau bénite nouvelle pour remonter le moral tombé dans les chaussettes.
Je ne sais plus quoi proposer…
Ah ! Vous ne m’avez rien demandé ? Vous ne saviez pas que c’était mal barré ? Je suis un rabat joie ?
Mille pardons ! Paci e saluta !
Signé « U chjachjaronu ». (Le bavard facétieux 😉
Vous avez entièrement raison, retour à la campagne, se contenter de beaucoup moins, suer pour se nourrir, cultiver son jardin pour mieux cultiver sa vie. Si j’avais 30 ans de moins, je recommencerais ma vie dans ce sens.
Oui mais si tous les pinzuti viennent traîner leurs scarpe à la campagne, Iscia ! vous serez vite dégoûtés, vous les vrais de vrais ! je ne suis pas sûre que ce soit la solution…… d’ailleurs, y a-t-il une solution ? Bona Notte Simonu
Chère gibulène, mon texte se termine par « U chjachjaronu », c’est une boutade de plus, c’est de la dérision.
La fin avec eau bénite et compagnie en témoignent aussi.
Vous m’avez déjà lu sérieux sérieux ? 🙂
En fait, je m’amuse en lâchant quelques petites piques, la lecture était ailleurs.
C’est probablement cette manière d’écrire qui me vaut si peu de lecteurs.
Quant à la solution, évidemment qu’il n’y en a pas à ce stade…
La question « Ah ! Vous ne m’aviez rien demandé ? » trahissait ma plaisanterie.
Bona ghjurnata gibulène 😉 Il va neiger apparemment.
soleil ici chose rare ces temps ci……. eh bien je m’applique, je reviendrai 😉
J’ai oublié l’essentiel.
Je ne suis plus sérieux sérieux lorsque le thème annonce « Cabrioles ». 🙂