Les bavellanes.

La bavellane, n’est pas une race de chèvres.
C’est la rencontre inopinée avec une bande de caprins alors que je remontais le col de Bavella pour rejoindre mon village côté Alta Rocca, qui a fait l’appellation.
Après la découverte surprise des chèvres cangaceiros dans un endroit désertique de Corse du Nord, j’ai donc pensé à baptiser celles-ci les bavellanes, cela m’a semblé aller de soi.

Certes, je ne suis pas un touriste pour admirer un tel spectacle auquel je suis habitué pour l’avoir connu durant mon enfance en prenant soin de la chèvre « familiale ».
(Je relate ce récit dans un texte intitulé « Une chèvre en amodiation » que je vous recommande vivement – si vous ne l’avez déjà lu – et dont je posterai le lien dans la partie « Commentaires ».)

Je me suis arrêté juste pour tester le nouvel appareil de poche et vérifier le rendu de ses images.

Hé, attends, on arrive !

Elles ignoraient sans doute que je n’étais pas un touriste car habituées aux pains chocolatés et aux restes de nourriture touristique, elles se sont approchées de moi en quémandant Bê bê bê…
Beh ! Je n’avais rien à leur offrir mais elles insistaient et m’auraient même frôlé de leurs cornes si je n’avais été méfiant. Voyez comme on s’habitue vite aux sucreries et au progrès !
Du coup, elles avaient plus de sympathie pour l’étranger en short et en vadrouille que pour l’autochtone que je suis. Le short et la tenue colorée, les sandales et les tongs aussi, sont bons signes pour elles.
Elles se sont adaptées très rapidement en adoptant les bariolés de passage.
Voilà qu’on ne reconnait plus les siens par excès de gourmandise.
Tout fout l’camp !
Le bouc est plus méfiant, il avance tête basse en croyant que le touriste se méfiera de ses cornes. Il n’y connait rien le touriste, pourvu qu’il ait son image mais quand il chope un coup de boutoir dans le flanc, il comprend vite aussi.

Bien plus que les chèvres des fossés, les poitevines ou les provençales, les bavellanes se prennent facilement pour des artistes.
Remarquez qu’elles visent surtout la main chocolatée plutôt que celle tenant un Kodak.
Ce qu’elles ont compris, c’est que dès qu’il y a Kodak, il y a confiseries et bonnes choses à mâchonner.

Elles n’hésitent pas à sauter en piste, à envahir la route dès qu’une voiture se gare sur le côté. Elles se bousculent pour arriver à temps car elles savent qu’il n’y en aura pas pour tout le monde. Alors, celles qui n’ont rien à ruminer passent leur tête par la fenêtre du véhicule et se prennent à rêver de le conduire jusqu’à la prochaine pâtisserie/boulangerie.
Imaginez l’une d’entre-elles débouchant à Zonza avec des lunettes de soleil, au volant d’un quatre-quatre, se garant juste devant l’épicerie à l’entrée du village !
Tout Zonza serait bien étonné comme les lapins…
Ah non ! Tu ne vas pas recommencer avec tes lapins !
Bon, bon, j’arrête !

Vargugna à i capri nustrale ! (Honte – version Alta Rocca – à nos chèvres locales)
Même les bavellanes se laissent distraire de leur paysage…

Blanquette, la petite chèvre courageuse de M. Seguin vient de lâcher un « Hum ! » réprobateur…

Faut pas nous prendre pour caprins ou porcins du continent !
Moi, c’est Isolella !
Moi, Pelosa !
Et moi, Brocciosa.
Alors moi, c’est fastoche, il m’a vraiment prise pour la chèvre du continent.
Vous savez, la fameuse Blanquette…
Je l’ai laissé dire, il m’a tiré le portrait !
Pas mal ma barbichette !


6 Comments

    1. Bon dimanche gibulène.
      Pour dire vrai, ce sont des images anciennes, je voulais faire suite « aux cangaceiros ».
      C’était un petit de poche (9/6cm) que j’inaugurais, le nouveau du père Noël récent, il faut que je m’adapte, annoncé nettement plus performant, je dois apprendre à le connaître.
      L’appareil de poche ne me quitte jamais.

  1. Pas mal le rendu!!! 🙂
    Qu’est ce qu’elles sont jolies et quel plaisir de les voir en liberté sous les laricios !
    Ce sont des filles intéressées, sans aucun doute et pas du tout étonnées comme les lapins d’Alphonse, mais je préfère les rencontrer plutôt que de rencontrer une horde de petits cochons sauvages qui s’en étaient pris à mon chien un jour au col du Verghju…. Ouf la peur de ma vie 😉

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