Voyant mais pas prévoyant…

François Bayrou est décrit comme étant le seul homme politique à avoir annoncé la crise avant tout le monde. Comme Arias, il a tout vu… il est l’homme universel. Hélas, tel le commun des devins ou des voyants, il n’a pas senti venir le vent de la défaite.

Aux présidentielles, il était certain d’arriver dans la finale, il  a récolté une belle veste.  Les législatives s’annoncent douloureuses aussi. Il avait choisi son camp en votant Hollande, c’était le bon, mais il n’a pas vu venir le souffle de l’ingratitude. Certes on ne lui avait rien demandé… c’est donc une erreur de casting.

Aujourd’hui, il ne comprend pas, il n’imagine pas la défaite dans son fief,  lui qui parle le béarnais. Il s’étonne que son électorat de droite n’ait pas saisi sa démarche de se prononcer pour Hollande. Il s’est placé en congé de la droite aux présidentielles, il est surpris qu’une partie de son électorat traditionnel le lâche aux  législatives. Si ce n’est pas un manque de discernement, qu’est-ce que c’est ?

Comment a-t-il pu ne pas anticiper ? La réalité est qu’il est plus directif et plus autoritaire qu’il ne le dit. Plus orgueilleux aussi. A tel point enfermé dans ses certitudes, qu’il n’était pas capable d’imaginer la chose la plus simple, la plus logique : le lâchage de son aile droite en toute normalité. Il ne comprend pas ce comportement. Lui doit être compris jusque dans ses méandres. L’électorat aurait dû respecter sa hauteur d’esprit et lui, passer outre ses pourvoyeurs de bulletins.

Lorsqu’un voyant sait lire les alizées, le sirocco ou la tramontane sans pressentir le mistral qui va l’emporter, celui-là, ne voit pas plus loin que le bout de son nez.

François Bayrou n’a jamais su où brancher son MoDem, aucune prise ne correspondait à son cordon. Même son Shadow Cabinet est resté fantôme comme un jeu d’enfant. Son Modulateur/Démodulateur est une invention stérile, un instrument qui n’a jamais fonctionné, à ranger au musée des objets inutiles.

Ce matin, encore, il se maraboutait cherchant à se persuader qu’il allait être élu. Pour montrer que son espoir est bien réel, qu’il y croit fermement, il nous a servi le vieux raisonnement éculé dont lui seul garde encore l’usage : « Si vous jouez un match de foot en pensant que vous allez le perdre et bien, c’est sûr, vous le perdrez ! » 

Oui, François, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, voilà un argument crédible car sait-on jamais, si la main du PS venait à vous rattraper par le col, juste au bord du gouffre et de l’oubli. Il ne reste plus qu’à prier pour que  la candidate socialiste arrive en troisième position et se désiste en votre faveur.

Parfois un miracle surgit. 

Ou alors, la traversée d’un nouveau désert, le regard rivé sur l’horizon 2017, peut-être le dernier mirage.   

 

Avec sa grosse barrette, sa fiche n’a jamais trouvé la bonne prise.

 

 

 

 

Bientôt satellisé ?

1 Comments

  1. C’est ce qui s’appelle « avoir le cul entre deux chaises »! du coup il est suspect pour les deux camps…un peu à droite.. un peu à gauche! alors il passe pour un indecis et en politique apres l’originalité de ces débuts ou pas mal de gens ont adhéré , eh bien ça ne le fait plus , en plus il a un caractere plutot psychorigide..n’était il pas prof?…en fait il s’est coulé tout seul…Pas mal ton dessin ! et l’idée de la fiche qui ne trouve pas la bonne prise me plait bien!

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