Le lézard filait devant, et le grand porte-queue, autre nom du machaon, suivait à distance.
Cela a duré un bon moment, on aurait dit qu’il y avait une complicité et qu’ils s’amusaient.
Il faut préciser qu’ils cherchaient, l’un et l’autre une sortie, ils étaient prisonniers derrière une baie vitrée. Dès que j’ai ouvert, le papillon s’est envolé vers une sorte de serpillère qui arborait les mêmes couleurs que lui…

Un peu plus bas, au fond du jardin, sur un fenouil sauvage qui pousse au même endroit tous les ans, la chenille du machaon déambulait parmi un nombre incalculable d’insectes. La touffe anisée était une vraie résidence pour la petite faune.





Il parait que c’est pour impressionner les éventuels importuns et que ça sent très fort le carotène.
Je n’ai rien senti.
Et ce truc destiné à impressionner porte un nom bizarre : l’osmeterium.
Avouez que dès que vous le prononcez, tout le monde fuit.
Il y avait plein de coccinelles car les pucerons prospéraient aussi.
Voici quelques habitants moins connus.

On aurait dit qu’une sorte de serpent, placé juste au-dessus à droite, s’apprêtait à la croquer. Mais c’était pour de faux.




C’est une cicadelle. Grâce à son rostre, elle suce la sève des plantes.

Friandes de cadavres d’insectes et d’œufs divers, elles sont très utiles, peu ravageuses.
La chasse au machaon conduit à découvrir tout un petit monde… et je n’ai pas montré toute l’assemblée. !
Votre jardin est bondé ma parole! J’adore votre façon de nous présenter ce petit monde, et que les photos sont belles!
Le fenouil sauvage est très habité. Il suffit de l’observer pour s’en rendre compte.
J’essaye de poser des commentaires décalés pour ne pas trop ennuyer.
Certains n’apprécient pas les ruades que je porte contre les noms d’artistes dont certains abusent.
Je préfère les noms vernaculaires, locaux, plus faciles à retenir car souvent les noms scientifiques sont oubliés dans l’heure.
Exemple « Ah c’est une metcalfa pruinosa ! » pour cicadelle blanche, me semble abusif pour qui n’est pas thésard ou entomologiste. Entre nous, entre profanes, parlons simple et sourions , c’est largement suffisant.
Bon, bon, passons ! Et laissons rêver qui veut rêver 😉
Bel album.
Très bel album
Jolis noms bien adaptés aux contes. Foin ici de l’académisme qui a d’autres utiles usages mais serait insupportable à l’heure du rêve pour qui, mal né, n’a pas fréquenté les écoles d’élite.
Plaisir doublé aussi de redécouvrir des espèces raréfiées ailleurs où béton, bitume et traitements meurtriers sévissent.
Merci.