Ça ferraille ferme dans la campagne pour les présidentielles. Dix candidats qui croient dur comme fer qu’ils peuvent sauver le pays. Tous sont très combattifs, hargneux, même ceux dont les sondages affichent des scores proches du deux pour cent. Si l’on organisait un combat de boxe, les derniers seraient peut-être les premiers mais nous sommes encore sur terre…
Ils faut les voir, menaçants, assénant leurs convictions, accoudés au pupitre, pointer du doigt, pousser la chanterelle, se torturer le visage, afficher leur plus mauvais masque… et puis épuisés, peut-être dorment-ils comme des bébés. Mais ce n’est pas sûr, leurs compagnes ou compagnons doivent bien recevoir quelques coups de coude ou de genou, lorsque se croyant encore à la tribune ou imaginant les urnes pleines de bulletins favorables, ils crient victoire dans le lit qui devait assurer leur repos.
Comment font-ils pour tenir le coup ? Sont-ils dopés ? A l’ère des contrôles anti-dopage, serait-il déplacé de les soumettre à des dépistages inopinés ? Les positifs seraient écartés de la compétition, mais cela diminuerait-il le tapage ? J’en doute.
Faudrait-il leur faire signer un contrat de réussite après toutes leurs certitudes et belles paroles ? Genre : si vous appliquez votre programme à la lettre et que le pays reste en souffrance, vous serez écarté de toute investiture politique, quelle qu’elle soit, jusqu’à la fin de vos jours ? Je crois que cela resterait sans effet. Ils sont trop déconnectés du sentiment commun pour cela. L’œil rivé sur le thermomètre des sondages, alors qu’ils s’en défendent, ils donnent de la ruade pour gagner le moindre « pour cent » fusse pour des clopinettes.
L’exercice du pouvoir opère une fascination incroyable. Pensez-vous que ces patelles, ces arapèdes sont animés d’un amour fou pour le prochain et pour le pays ? Je penche plutôt vers le synonyme bernique qui conjugue berner et ce que vous devinez, en étant un peu trivial.
Le plus difficile est de comprendre pourquoi ceux qui avoisinent des pourcentages proches du zéro continuent à vociférer leurs convictions perdues d’avance. On appelle cela la démocratie pour se donner bonne conscience plus que bon sens.
Avec le quinquennat et la crise attendez-vous, braves gens, à des campagnes perpétuelles. Le rythme s’en trouvera accéléré.
L’heureux élu a bien du souci à se faire, je l’ai déjà dit par ailleurs, on n’a jamais reconduit un président jusqu’au bout de ses jours car la démocratie est le plus exigeant des modèles politiques.
La démocratie ne saurait se satisfaire d’une campagne molle, sans ses excès, ses débordements, ses travers les plus détestables… c’est elle qui les secrète. Ainsi, nous pouvons passer nos nerfs au rythme de notre candidat…alors ne nous en plaignons pas.
Tomber de Charybde en Scylla.
Voilà Simon mes coordonnées.