Vous le croyez ? Pourquoi ?

Voilà un vieux sujet de philo qui revient d’actualité en ces jours de campagne pour les présidentielles.

Tous les candidats affichent leur certitude de connaître l’art et la manière de conduire le pays vers le bonheur.

A l’origine, un candidat était celui qui briguait  une fonction publique se vêtissant de blanc pour la circonstance (de candide). Lorsque l’on sait qu’un candide est un crédule, un ingénu, un naïf ou un simple, on se trouve bien éloigné de cette image d’immaculé.

Ils sont exactement tout le contraire, comédiens, flatteurs, menteurs, truqueurs… et avides de pouvoir. (Allez donc les déloger, ensuite)  Ils vont contourner le malheur par la gauche, la droite ou le centre et cherchent à convaincre du bon chemin à prendre. Qui croire et pourquoi ?

Si l’on est capable de comprendre  ce qu’ils disent, on est en mesure de juger du bien-fondé de leurs arguments, si l’on ne comprend pas, on se place inévitablement sur le terrain de la confiance. Dans les deux cas qu’est-ce qui nous assure qu’ils tiendront parole ?

La grande majorité des électeurs n’a pas les moyens de comprendre les analyses politiques. Elle entend ce qu’elle veut ou ce qu’elle peut, incapable de faire la part entre le fallacieux, le juste et le sincère. Pour cette raison, elle est obligée de rentrer en religion, c’est-à-dire croire ou ne pas croire.

Les politiques l’ont bien compris et jouent sur le côté passionnel quitte à être démentis le lendemain par des faits indiscutables. François Bayrou, par exemple, a beaucoup insisté sur la corde sensible le jour de l’assassinat des enfants d’une école juive. Avec des trémolos dans la voix, il laissait entendre que c’était la conséquence des gesticulations du président de la République pour monter les français les uns contre les autres, pensant, sans doute qu’il s’agissait d’un acte commis pour l’extrême droite. Pensez-vous que cet élan ne visait qu’à dénoncer les mauvaises intentions de l’autre ? Ne pensait-il pas, en agissant ainsi, à se faire une plus belle santé dans les sondages ?  Le lendemain, son analyse n’était plus d’actualité. Jean Luc Mélenchon avait joué sur la même corde. Tribun redoutable, il use de la diatribe et des effets de manche. Marine Le Pen n’était pas en reste et sautait sur l’occasion pour entrer, à son tour,  dans le psychodrame. Chacun y va de sa musique, toutes les occasions sont bonnes pour redorer le blason.

S’il existait une manière sûre et certaine de conduire un pays à la paix civile, la prospérité et le bonheur, ça se saurait et cela s’énoncerait clairement sans forcer sur l’émotion.

Celui qui sera élu aura bien du souci à se faire… on n’a jamais connu un président reconduit jusqu’à la fin de ses jours pour avoir tout compris. Dieu lui-même ne parvient pas à faire l’unanimité.

Même en politique on est en religion, c’est pourquoi on est obligé de croire ou pas.  Dire que l’eau bout à 100°C au bord de la mer, on le sait, il n’est point besoin de le croire. On ne croit que ce l’on ne sait pas…

En politique comme en religion on peut être croyant puis devenir agnostique ou athée c’est à dire avoir la foi, douter ou ne pas croire . On peut voter pour son dieu candidat, en changer, aussi. On peut s’abstenir si l’on ne croit pas ou griffonner un bulletin pour le rendre nul si l’on veut « blasphémer »…

N’est-il pas surprenant de voir tant de gens, certains de vouloir votre bonheur ?

Et pourtant, s’il n’y avait pas de passion, personne n’irait voter.

Alors, croire en son dieu candidat semble nécessaire, le plus dur sera de regretter de l’avoir cru !

Croire ou ne pas croire est un éternel recommencement.

 

 

 

Alors, votez Renard !

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