Une recherche récente vient de mettre en lumière le lien de cause à effet qui peut exister entre frustration sexuelle et alcoolisme.
On s’en doutait, certains diraient que ça se savait et qu’il n’y a rien de nouveau en la matière. Mais jugez-en plutôt.
Des scientifiques américains qui effectuaient des recherches sur la drosophile (la célèbre mouche du vinaigre si précieuse pour la génétique) ont mis en lumière le comportement de l’insecte mâle privé de femelle ou repoussé par celle-ci lorsqu’elle a déjà subi un accouplement. Si l’on présente dans sa cage de verre deux abreuvoirs, l’un neutre et l’autre alcoolisé à 15%, on remarque que la mouche privée de plaisir sexuel se dirige systématiquement vers la source alcoolisée alors que l’insecte satisfait des rapports avec la femelle file à la source neutre.
N’est-ce pas le comportement de l’homme frustré par un refus ou une rupture amoureuse qui n’est pas de son fait ? Ne file-t-il pas tout droit vers les bars et la boisson alcoolisée pour noyer son chagrin ?
Dans ce cas de frustration, les neurotransmetteurs du cerveau qui régulent les neuropeptides Y se lâchent un peu plus pour compenser par des prises de nourriture ou d’alcool dans le cas de la drosophile. Il suffirait d’intervenir sur les neurotransmetteurs pour stopper la protéine hormone responsable de cet élan alcoolique.
Si le mécanisme mis en lumière est bien réel, il n’est pas étonnant de constater l’échec de réunions d’alcooliques anonymes, « solutions » temporaires et insuffisantes. Bien souvent l’approche psychologique n’est qu’un pis-aller, une voie de garage en attendant les progrès de la science. Cela peut se vérifier dans les cas d’enfants dyslexiques ou d’enfants autistes, entre autres.
Finalement, l’homme ne serait-il qu’une mouche comme une autre lorsqu’il fait intervenir l’alcool pour répondre à un taux de neuropeptides Y augmenté ? En état d’ébriété, si la mouche est plus exposée au coup de tapette, l’homme, lui, est capable de s’emplâtrer tout seul ou d’encadrer toute autre personne, pourtant satisfaite de son sort, qui a eu la mauvaise idée de se trouver sur son chemin.
Libre arbitre ou dictature de la biologie ?