Une merlade à mourir de rire.

J’étais derrière le rideau de la fenêtre juste à quelques centimètres de mon lieu d’écriture.
Comme le vieux cordonnier qui s’était installé devant une source de lumière naturelle pour mieux suivre son travail du cuir, je suis souvent, hors de mes passages au jardin, à ce poste de travail et d’observation de la nature.

De temps en temps, presque distraitement, je jette un regard sur les althéas ou le noyer qui trône à deux pas devant ma fenêtre. Parfois, j’ai des surprises, des visites insolites presque incongrues. On dirait que les oiseaux me savent paisible, un homme tranquille qui finit ses jours en s’émerveillant encore comme un jeune enfant qui découvre la vie. Je sais que tout cela n’est que mise en scène de mon imaginaire mais qu’importe, pourvu que le moment soit heureux.

Un jour, un merle facétieux m’avait invité à le suivre de l’autre côté de la maison. Il y avait une grande flaque d’eau après la pluie, il me fit une démonstration de toutes les disciplines de natation, de la brasse au papillon en passant par le canoé kayak. Il déclina toutes les figures et j’en tirai 52 clichés, rendez-vous compte !

Cet autre jour, un beau merle se présenta devant ma fenêtre et voici le spectacle qu’il m’offrit pour mon plus grand plaisir.

Il me faisait signe avec sa patte : « Coucou Simonu, tu es là, derrière le rideau ?
Tu veux que je te chante une chanson ?
Attends, ne bouge pas, je me prépare…
Ne regarde pas !
Ferme les yeux !
Tu es prêt ?
Ah, ah, ah, aaaah !
Qui dove il mare luccica
E tira forte il vento
Davanti al golfo de Surriento
Un uomo abbraccia une ragazzaaaa
Dopo che aveva pianto ooo
Poi si schiarisce la vo… ceeeeee !
E ricomincia il cantoooo !
Te voglio bene assai
Ma tanto, tanto bene sai..iiii…ii !
Puis il s’inclina tout essoufflé, pensant sous cape : « Ouf, j’ai failli m’étouffer ! »
Alors, ça t’a plu ?

Oui, oui, magnifique ! J’ai pensé à mon grand-père, tu te souviens du texte « Le joueur de piano » ?
C’était lui, il adorait Caruso, j’ai failli verser une larme.

Puis j’ai applaudi très fort, le merle ne s’y attendait pas, il a pris peur et s’est enfui.

Un jour, il reviendra. Je le sais. 🙂

4 Comments

  1. Irrésistible et bravo pour les photos. J’ai la chance d’en entendre quelques un le matin dans mon quartier, quand tout le monde dort encore. C’est notre rendez-vous secret 🙂
    Bona sera Simonu

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