Parfois je craque…

Enfin, je craque, je veux dire, je me demande ce que je fais encore là.
Pourquoi je continue à écrire des blogs… qui resteront quasiment confidentiels ?

C’est en allant faire un tour sur les pages des quelques autres blogueurs qui viennent saluer la mienne et qui se comptent sur les doigts d’une main, que j’ai eu cette faiblesse ce matin.
Souvent, je suis frappé par le côté virevoltant de leur police d’écriture, des titres écrits tout en farandole, on dirait que leurs lettres sont vivantes et remplies de joie.
Le côté sautillant, aéré, de leurs textes, bref le côté primesautier de leur jeunesse, frappe le visuel.
Chez moi, c’est compact, parfois austère, mon blog a l’âge de mes artères et me commande parfois de tout abandonner.

Des visites ailleurs qui fichent le bourdon.

J’ai l’impression d’assister à une manifestation de mots et de phrases qui se rassemblent en masse dans mes paragraphes, bien rangés, contenus par un service d’ordre rompu aux affaires de la rue, et qui scandent : « Retraite ! Retraite ! On veut ta retraite ! Retire-toi ! A l’EHPAD ! Du balai ! »

C’est dur quand même ! Je suis dans mon coin tranquille, je ne gêne personne, je sème quelques idées en espérant que certaines seront ramassées sur le bord du chemin, à moitié mortes ou tristes d’être ignorées.

Voilà ce que c’est que vieillir.
On n’est plus au niveau, on n’est plus à la page, on est dépassé par la technique nouvelle.
Parfois ceux qui gèrent le site m’envoient des infos en anglais.
Vous imaginez, je suis d’un autre âge et l’anglais est pour moi charabia.
Alors, je regarde tristement ce lourd message, lourd de mots hermétiquement cadenassés, qui me font les gros yeux sans rien me dire.
Me lancer dans une refonte du décor reviendrait à me perdre dans les arcanes d’un mode d’emploi.
Je suis loin d’être ingénieur d’intérieur, j’espère que cela ne sentira pas trop le remugle.

Finalement, je n’ai pas l’intention de m’effacer du monde merveilleux d’un blog, capable de véhiculer mes vieux mots jusqu’à Londres, Amsterdam ou Chicago.
Oui, oui, j’ai remarqué qu’on me lit au Canada, aux Etats Unis, en Italie, en Belgique et même en Asie et au Moyen Orient.
Peut-être sont-ce des gens qui viennent par hasard et puis, s’en vont…
Non, non, j’ai remarqué que quelques uns, pas des masses évidemment, sont fidèles. Il me semble les reconnaitre bien qu’ils restent muets.
Oui, c’est une belle affaire de semer quelques idées, quelques plaisirs visuels.
J’ai l’impression d’être une sorte de Marco Polo qui découvre les Amériques en croyant se diriger vers les Indes.

Cela suffit, finalement, à mon bonheur.
Voilà pourquoi, je n’ai pas l’intention de quitter ma caravelle.
La confidentialité me va très bien.

Avant de terminer ce texte, je vous dois la vérité.
Savez-vous d’où m’est venue cette idée saugrenue de titre, suivie d’une fausse humeur triste ?

C’est pourtant facile !
Comme d’habitude, elle a surgi d’une image.
En ces temps de confinement, je visitais mes photos et je suis tombé pile sur la vesce craque que vous voyez en illustration principale. La bascule était facile pour moi qui cherche des titres accrocheurs, des « rubriques invitantes » aurait dit l’amie canadienne, Monique.
Elle connaissait tous les recoins de mon blog.

Alors voilà, voilà, c’est cadeau, je vous en offre d’autres.

Ainsi, vous aurez l’impression de ne pas être passé pour rien.
Avouez ! Vous ne la connaissiez pas celle-là ! C’est une fabacée – famille des fèves – des plantes à gousses comme les petits pois.
D’ailleurs sa voisine et cousine s’appelle la vesce commune, pois de senteur.

Je vous souhaite un bon samedi, un bon dimanche à la maison.

Moi, je ne m’ennuie pas trop, je prépare le jardin, les semis se portent bien.

Vicia cracca pour les intimes.
Vesce craque, vesce Jargeau, pois à crapaud, vesce de Cracovie, jarosse…
On dirait des oiseaux dont on a cloué le bec 🙂
La cousine vesce commune.
L’abeille sauvage (solitaire) aux longues antennes fait sa cueillette de pollen.
C’est sur cette fleur que je la rencontre le plus souvent.

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