Confiné chez moi en attendant que l’ami Corona termine son séjour ravageur, je glande.
Les semis sont en voyage et prennent leur temps, alors j’attends que les jours passent.
Les bourgeons des fruitiers ne vont pas tarder à éclater, on entendrait presque le froissement des pétales qui se déplient, s’étirent et poussent pour écarter les sépales dans leur envie de soleil.
En cet endroit reculé ce n’est que silence.
On dirait que les oiseaux ont deviné quelque chose d’anormal, on ne les voit plus, ils se sont réfugiés au fond de la vallée…
L’esprit en jachère depuis le matin, faute de choses à penser, se dérègle, apparemment.
A-t-il besoin de se distraire aussi ?
C’est clair, il ne pense que des bêtises ou invente des mots farfelus.
Plutôt que tout garder pour moi, je vais vous les livrer, il y a à boire et à manger.
Ça part dans tous les sens, l’autre chasse l’un et vas-y que je te pousse…
Voici donc quelques bêtises que j’ai cambrées pour vous.
Les bêtises cambrées sont des idées mises en forme sur une impression, perdues au milieu d’autres réflexions un peu plus sérieuses.
Aucun rapport entre elles, c’est la gambade totale de l’esprit.
Un rassemblement d’idée neuves et anciennes.
Savez-vous qu’un Rino-plasticien n’est pas très loin d’un obstétricien si on n’y prend garde ? Pourquoi ?
Ben, parce qu’à chaque fois, il vous fait un nouveau nez !
Face à ces gens qui n’avaient rien à dire et à qui je n’avais rien à proposer, je me sentais comme un poisson hors de l’eau.
Placer un mauvais gestionnaire à la tête d’une entreprise c’est comme mettre la souris sur le gâteau.
Pour adoucir le mot « maladie », on l’a féminisé. A l’origine masculin, il dérangeait : « Le mal a dit ».
Les bons gars sont toujours originaires du Gabon, c’est dans ce pays que le gars bon nait.
Celui qui se fait une joie de signer un acte de naissance ne fait qu’entériner une condamnation à mort.
Si l’homme a inventé Dieu, il a bien pris soin de l’assigner à résidence : il habite le ciel au pays des rêves.
Souvent lorsqu’on ne tient pas parole et qu’on invoque le « je n’ai pas pu », il suffirait de dire « je ne t’ai pas donné la priorité ».
Le métier d’avocat consiste à plaider une cause avec la même force, la même conviction et la même foi exactement comme le plaideur l’aurait fait en se trouvant sur le banc adverse avec des arguments rigoureusement contraires ou diamétralement opposés.
L’avocaméléon qui a été votre sauveur aurait pu être votre bourreau si la partie adverse avait eu la mauvaise idée de le contacter avant vous.
Le premier mouvement féministe est né chez les amérindiens, chez les sioux. Un jour, un sachem dit à sa squaw : Tu me fais… Elle coupa net : Quoi ? Encore un calumet ! Je refuse ! Le chef ne pipa mot. L’expression « faire un calumet » serait à l’origine de celle que vous savez.
La vie est souvent un enfer tranquille.
Le banal qui fait le quotidien est surpersticide, il tue la superstition.
Le passé m’intéresse mais je n’en suis pas malade.
Heureuse femme que celle qui a compris que l’homme discret cherche aussi à se faire connaître. L’inverse est également envisageable.
Aller au bout des choses signifie qu’il est temps de passer à autre chose.
Qui trop embrasse manque le train. (Angèle)
Dieu est le Père Noël des adultes. On y croit, parfois on n’y croit plus, un grand nombre préfère rester enfant toute sa vie.
Devant une pierre tombale : Je suis sous tes pieds pour l’éternité, au-dessus, il te reste un bout de carpe diem.
On est vieux lorsque l’on a plus de passé que d’avenir et qu’on regarde souvent dans le rétroviseur.
« Je ne regrette rien » signifie « Il est temps de partir ».
« Je ne regrette rien mais j’aurais voulu prolonger encore un peu » signifie « Il est trop tôt pour partir ».
Si les « non-dits » engendrent la douleur, c’est qu’ils ne tonnent pas mais pèsent des tonnes.
A trop vouloir être indépendant, on se retrouve seul.
Celui qui a intégré la notion de temps ne se préoccupe plus du sens de la vie et se passe de l’idée de Dieu. Il sait que l’histoire de la poule et de l’œuf fait tourner en rond depuis que l’homme se questionne. Il n’est pas près de comprendre, alors il quitte le chemin.
Les phénomènes physiques de la nature n’ont pas d’intention à notre égard.
Une tuile qui chute nous met en scène lorsqu’elle nous tombe sur la tête, sinon c’est une tuile qui tombe.
Nous donnons un sens aux choses lorsque l’on se croit concerné par un évènement qui généralement se produit hors de notre présence.
Des pluies torrentielles débordent de leur lit, elles occupent la place nécessaire à leur volume, pour nous elles inondent. Les assureurs serrent les dents.
Avec des aménagements, les pluies torrentielles occuperont le même espace nécessaire mais elles n’inonderont plus.
Comprendre la nature n’est pas se sentir visé mais s’adapter après l’avoir bien observée.
Voilà, je vous souhaite le bonjour, restez vigilants, méfiez-vous des bouilles couronnées.