Conversation avec un rouge-gorge.

C’était un jour ensoleillé après une petite semaine pluvieuse.
Je profitais du beau temps lorsqu’un rouge gorge se posa sur l’abri à bois…

Salut, t’habites là, toi ?
Hè ! Hè ! Tu as ton bois de chauffage, t’es pas à compiègne, quoi !
(« A compiègne » est une déformation de « à cumpiègna » qui signifie à plaindre en corse.)
Pas mal ! Pas mal ! Là t’es tranquille comme Baptiste !
La terre est bien mouillée, t’aurais pas vu un lombric par hasard ?
En regardant bien de ce côté-ci, non plus ?
Oh ! C’est bien souple !
On peut même danser. Tu sais danser ?
Mi, mi ! J’en ai trouvé un !
(Mi, est un tic de langage fréquent dans nos quartiers, qui signifie regarde)
Il est bien dodu ce ver de terre ! Tu trouves pas ?
Ah non ! Qu’est-ce que tu fais là, toi ? Lâche ! Je l’ai stinté !
(Stintà signifie mériter pour avoir bien travaillé. Stinté encore un mot francisé. Les rouges-gorges prennent vite l’accent de chez nous)
Non, sans blague, c’est pas mal chez toi, je reviendrai plus souvent.
Allez, salut ! Porte-toi bien !

Avouez que comme conversation c’était presque un soliloque, il se parlait à lui même pour se donner du courage en faisant mine de s’adresser à moi. Chez nous, on dit « courageux comme un rouge-gorge ».
Je n’ai pas pipé mot, vous avez remarqué ?

Il est tout de même curieux ce Simonu, il s’amuse tout seul !
Bizarre! Bizarre ! Vous ne trouvez pas ?

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