Epicu…rien, c’est quelque chose !

Le bonheur est dans la tête mais aussi dans le jardin.

Nous sommes fin décembre et pourtant des coins de jardin me sourient. Les petits pois sont prometteurs et s’annoncent pleine cosse en début de printemps. Les fèves se hissent aussi et m’assurent qu’elles seront au rendez-vous de la fin d’avril prochain.

Le bonheur me saute aux yeux dès que je file au jardin. Ce matin, j’arrachais les pommes de terre oubliées dans le sol à la récolte du printemps dernier, elles ont fondé famille aussi. La terre est lourde qui les enrobe d’une colle épaisse, je laisse sécher au soleil du jour. Demain, il sera temps de faire sauter cette coque moins collante, un peu déshydratée, avant de passer au lavage à grande eau. J’imagine que le goût ne sera pas le même qu’au printemps, un peu terreux, un peu aqueux, mais qu’importe, chaque saison offre son lot de plaisir.

Dans un coin presque secret, la menthe poivrée que je n’ai jamais semée là, s’étoffe dans un amas de pierres. Elle s’annonce prometteuse au mois de mai joli et m’incite déjà à faire tourte.

Alors, je suis à l’écoute et vous donne recette improvisée, vous prendrez vos responsabilités.

Deux pâtes feuilletées. Une fondue de blettes ou d’épinards, mélangée à une écrasée d’un bon bouquet de menthe. Une écrasée au mortier à coups répétés et patients de pilon. Une toute petite pointe d’ail également réduite en bouillie, s’il vous en dit. Un bon lit de brocciu frais, c’est la pleine saison par ici. Tous les dimanches, il arrive presque tout chaud, sculpté à l’empreinte de la faisselle, d’une blancheur et d’un moelleux engageants. Poivrez si cela vous plait, sucrez peut-être et recouvrez de la deuxième pâte ajourée au couteau. Passez au four comme vous savez. Voilà, c’est votre affaire. Moi, je me fie à mon instinct, à mes envies, c’est largement suffisant. Penser par soi-même pour enjouer sa vie est sans doute la meilleure façon de vivre.

J’ai l’impression de vivre à deux cents à l’heure, j’espère qu’un mur en pierres de taille ne se présentera devant moi sans que je l’aie vu. Et puis encore une fois, « Ciarbedda ! ». La vie fut belle, je peux le dire au passé, au cas où tous ces excès me conduisent en enfer ! Je crois que quelqu’un se débrouillera pour m’indiquer le chemin du paradis. Un clandestin, un jamais vu qui a le don d’ubiquité, j’ai ma petite idée.

Les fèves paradent déjà.
Cliquez sur les images.

Toutes ces photos sont du jour, presque de l’instant.

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