Du bon usage de la vuletta.

La vuletta comme tout le monde ne le sait pas, c’est de la joue de porc séchée.

 

 

 

 

Aujourd’hui c’était spaghetti embrouillés dans des morceaux de vuletta fondue à la poêle. Inutile de vous débarrasser de l’huile rendue par les morceaux rissolés, c’est ce qui apporte le savoureux. Una campazioni ! dit-on chez nous. Le pur bonheur d’être et de vivre. Voyez-vous, lors des traductions, nous sommes obligés d’en rajouter, d’allonger la phrase pour exprimer ce qu’un, dans notre langage épicurien et nustrali,  simple mot concentre en sensations.

Quel dommage qu’il faille toujours disserter pour transmettre des idées simples qui vont de soi si l’on pratique le carpe diem.

L’heure est au vivre, car le vivre ne se maîtrise qu’en infime partie. Il finit toujours par se conclure comme il vient, pour ne pas dire comme il veut… Un bienheureux disait : « De toute façon, nous allons presque tous mourir ». Heureux homme totalement innocent.

Aujourd’hui c’était pâtes à la vuletta, un œuf battu versé au dernier moment sur les spaghetti chauds, du pecorino, un millilitre, au jugé, d’huile d’olive et l’âme en joie.

J’ai bien aimé ce moment de bonheur. Comment voulez-vous tenir dans le temps ? Le temps ne tient pas, il tue ! Il s’en fiche et tous nos calculs le laissent indifférent. La tuile qui tombe d’un toit n’est jamais bien loin. Elle ne guette point, elle subit aussi, c’est ainsi que va la vie…

S’il me reste une lueur de conscience en fin de vie, j’adresserai un sourire à qui se penche sur moi. Le bonheur est dans ma tête et je le tiens pour l’instant, mais il file, il court de tête en tête, c’est ainsi qu’il perdure et s’évanouit dans l’esprit des gens.

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