Cette nuit, bien plus que les autres jours, une salve continue de roquettes jaunes et bleues s’est abattue sur mon blog. Des dizaines de gélules ogives ont attaqué mon site.
Cela fusait de toutes parts, lemonde.fr ne savait plus où donner de la tête. Simon garde toi à droite ! Simon garde toi à gauche ! Paf ! Pim ! Pam ! Poum ! Les pubs coquines enrobées dans des comprimés pleuvaient et cherchaient une place dans les commentaires. Mon blog presque confidentiel a-t-il une telle exposition à faire la fête ? Surprenant ! C. et V. arrosaient mon espace d’écriture, non pas de plaisir, mais de réclame pour leurs pilules censées alimenter les bombardes défaillantes. Ces aphrodisiaques potentiels qui font des petits canons des « Grosses Bertha », rôdent comme des drones au-dessus des blogs et cherchent des indices coquins. Parait-il, l’intelligence artificielle fera bientôt merveille. Il faudra s’y résigner ou renoncer à gambader sur la toile.
J’imagine que vous identifiez facilement les attaquants bombardiers. Je n’inscris que les initiales pour ne pas les stimuler davantage. J’ignore comment leurs robots programmés prospectent pour détecter les sites sensibles. Peut-être ont-ils repéré quelque texte légèrement coquin comme « La magicienne » ou « Phantasm’allégorie ». S’ils venaient à survoler leurs noms en toutes lettres, peut-être, redoubleraient-ils de mitraille et ma boîte mail qui reçoit les messages de modération, en serait toute retournée. Heureusement les contre-robots espions veillent et réagissent à la moindre alerte en faisant exploser tous ces missiles en l’air avant qu’ils ne sautent, ce n’est pas un jeu de mot, sur ma page innocente.
Les bombinettes me saluent d’un exclamatif « Hello ! » en essayant de poser leur dragée. Les autres projectiles, un peu moins nombreux, font quelques compliments flatteurs sur ma prose si j’en juge par la traduction de leur tournure américaine.
J’espère que le robot modérateur qui veille sur mes écrits se montrera imperturbable, bienveillant et, tel un Goldorak nouveau, stoppera tous ces missiles venus d’ailleurs. J’espère aussi que « le monde.fr » qui abrite mon blog, de guerre lasse, ne ferme définitivement ma porte. J’irai peut-être me régénérer ailleurs, dans un désert inconnu, encore vierge de renifleurs en quête d’espaces publicitaires gratuits.
Pour l’heure aucune attaque ne m’a encore touché sérieusement, ma plage « commentaires » presque abandonnée a été nettoyée des rares scuds qui l’ont atteinte… je sais toujours m’envoler sans rêve bleu.
Mon texte a l’air léger mais nous filons un mauvais coton, on nous débusque même au fond du maquis, tapi sans trop faire de bruit…
Qui propose, s’expose, toute toile transmet la moindre vibration. Inutile de méditer.