Célébrer le boudin…

Célébrer le bout d’un quoi ?
Faut pas rêver !

Bien souvent, boudin et purée font bon ménage. D’ordinaire, je préfère les pommes sautées au beurre jusqu’à conduite moelleuse, sans les réduire en marmelade, avec un peu de raisin sec. Le sucré salé lui va si bien.

Aujourd’hui, j’ai tenté l’ananas, également sauté au beurre. Le boudin se mariait très bien avec cet accompagnement. La légère acidité et le juteux du fruit exotique contrebalançaient le possible écœurement qui intervient avec la texture pâteuse, parfois un peu sèche du boudin qui ne contient pas de gras ajouté. Je pense, en me fiant à mon expérience du jour, qu’il s’agit du plus heureux des mariages. A plusieurs reprises, on se concentre pour savourer la divine surprise. On déguste en prolongeant la mâche pour que fruit et boudin s’imprègnent l’un de l’autre sous la dent, puis se roulent et se promènent longuement sur les papilles avant de parvenir au fond du gosier. On renouvelle l’aventure avec une autre bouchée d’ananas pour éclabousser le palais d’un jus agréable entre sucré et subtile acidité. C’est parfait. On ferme les yeux et on recommence, lentement, pianu pianu, pour un autre voyage au plus profond de son plaisir.

Pour parvenir à cette dégustation engageante voici comment je procède. C’est juste une indication, à vous de sublimer…

La cuisson du boudin s’effectue dans une petite poêle avec un quart de verre d’eau dans le fond et à couvert, à petit feu pour éviter l’éclatement de l’enveloppe.

(Cliquez sur l’image)

Faire fondre un bout de beurre dans une grande poêle, puis incorporer les morceaux d’ananas. Les retourner de temps en temps. Ajouter des tronçons de banane et poursuivre la cuisson jusqu’à obtenir un aspect caramélisé. A mi-cuisson vous pouvez balancer un peu de vieux rhum brun. Si vous n’avez aucun problème avec le sucre, saupoudrez de sucre roux pour accélérer la caramélisation. Je n’en mets jamais. Servez et dégustez.

Choisir un ananas très mûr, il dégagera moins d’acidité, la banane contribue à l’atténuer un peu plus. Ces recommandations résultent d’une pratique avérée. Sans ces précautions vous serez déçus par le côté trop pointu en bouche.

Sachez que la vie est belle, que vous en êtes acteur capable de la sublimer, de l’affadir ou pis encore, de la rendre détestable.

Si vous avez une envie de boudin avant l’arrivée du vrai printemps, tentez donc cette recette et célébrez « u sangu nustrale » envouté aux goûts d’ailleurs.

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