Les trompeuses apparences.

C’est triste mais c’est ainsi. L’apprentissage de la vie demeure une énigme. On n’est jamais certain de rien face à l’apparence.

L’homme s’habille-t-il de bure pour faire le moine ou est-il faux moine de nature ? Une seconde nature dont il n’est pas conscient pour tromper ainsi, sans intention préalable ? Une nature changeante au gré des circonstances, sans qu’il se rende compte à quel point ses actes et ses propos sont si peu crédibles et peuvent être désastreux en trompant une conscience ?

Cela fait des décennies que je mets en garde mes amis et mon entourage. Ne donnez pas votre âme sur une impression favorable, tôt ou tard, vous le regretterez. Prenez le temps d’attendre sans juger en bien comme en mal, le temps vous le dira. La déception est toujours à la hauteur des attentes, plus grande lorsque la confiance fut très haute.
Je viens d’en faire les frais, une nouvelle fois, comme si l’expérience m’était inutile. Maintes fois j’en fis la remarque. Maintes fois je conseillai la prudence. Maintes fois, je jurai qu’on ne m’y reprendrait plus. Rompu aux choses de la vie, on ne l’est jamais.
Un homme est venu à quatre reprises. Clair, limpide comme l’eau de roche. Un être juste et humain, logique et rempli de bonnes intentions. Un homme de parole à n’en jamais douter. Nous avons passé du temps à analyser, peser et repeser avant de pactiser. Nous avons convenu d’un planning dûment posé après avoir longuement discuté. L’accord parfait et l’esprit tranquille.

Cela fait des mois que je ne l’ai plus revu, qu’il ne répond plus au téléphone et aux mails. Le silence absolu. La surprise et l’incompréhension totale. Quelle est la signification de son silence ? L’indifférence ou le manque de courage ? La honte ? Ces gens-là ne rougissent pas et ne connaissent pas ce sentiment. Ils sont d’un autre genre. Lorsque j’étais enfant, un vieux du quartier me disait : « Veux-tu que nous allions au village voisin, moi la musette remplie de honte et la tienne pleine de cailloux ? Nous verrons bien qui arrivera le premier. » Quelle misère de se sentir si léger en pareille circonstance.

J’avais avoué ma confiance totale et le plaisir d’avoir rencontré une telle personne. J’en fis aveu devant lui. C’est triste de constater que la parole pèse si peu. Méditera-t-il, un jour, sur son comportement ? Un comportement qu’il eut avec d’autres aussi. Certains diront que c’est la force d’un caractère qui ne s’embarrasse pas d’états d’âme pour protéger ses intérêts. Le silence et l’indifférence plutôt que l’explication… S’il en est ainsi, je peux partir tranquille, je trouverai le chemin du paradis, facilement.
Il est juste là, devant mes pas.

Apparences.
(Cliquez sur l’image)

« C’est au pied du mur que l’on reconnait le maçon », c’est au pied des actes que l’on reconnait l’homme de parole. Il faut du temps et de la patience pour le savoir et déjouer les trompeuses apparences.

2 Comments

  1. Cela me rappelle un proverbe de ma grand-mère (en corse mais je traduis): « Pour bien connaitre quelqu’un il faut avoir mangé un décalitre de sel avec lui ».

  2. je connais cette déception au gout amer….celle qui nous laisse toute démunie.

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