Folifolia, vous l’imaginez facilement, c’est encore une extravagance qui me traverse le cerveau.
Par ces temps d’oisiveté, en attendant un peu de douceur pour converser avec le jardin et lui préparer un joyeux potager estival, je vagabonde comme je peux à travers des images qui dorment dans mon stock. Je les revisite, je m’attarde et je repense les clichés. En fixant un peu plus intensément mes photos, je les imagine vivantes, toutes en couleurs éclatantes et parfois, j’entrevois une âme dans le coin d’un limbe. Alors, je fouille, je trifouille, je bidouille comme on dit plus précisément dans ce cas de figure. Presque comme un magicien truqueur, je m’évertue à donner un semblant de vie à ce qui paraissait désespérément inerte malgré le chatoiement des couleurs automnales.
Aujourd’hui, j’avais ressorti des images du feuillage de mon poirier en fin de cycle. Le jaune, le rouge, l’orange, le vert encore par plages, le bronze et le brûlé s’étaient donné rendez-vous parmi les nervures de limbes vieillissants. J’imaginais des veines où coulait encore un peu de vie et me mis de suite en quête d’une âme cachée. Une âme qui cherche le passage pour s’envoler dans les étoiles lorsque l’hiver aura transformé mon arbre en squelette gris.
Folifolia, ou feuille en folie, se mit à gamberger, à parler puis à dévoiler son âme et voici ce que j’ai vu.
Les traces rouges qui ressemblent à des coups de feutre sont des taches naturelles, je n’ai pas touché aux couleurs.
Clichés pris en fin d’après-midi d’automne.
Le portefaix ou le porteur d’eau.
Et le reste, à votre imagination.
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