Le syndrome de peur de l’effet néfaste.

Avec l’accélération de l’info tous azimuts, véhiculée prédigérée, déformée ou déjà interprétée sur les réseaux sociaux, on ne prend plus le temps de s’informer à la source. Toute chose sortie du net est prise pour de l’argent comptant, on s’habitue vite en oubliant le « penser par soi-même ». Ce que l’on croit être économie de temps et de recherche conduit inexorablement à des informations tronquées ou totalement fausses déguisées en vérités absolues. Il devient quasiment impossible d’ouvrir un débat ou un simple dialogue constructif car les dés sont pipés à la source. Débattre sur des faits déformés revient à engager un dialogue de sourds parfois entre personnes enragées. La toile porte bien son nom, elle devient piège pour tous ceux qui, sans recul, s’engluent croyant faire du trampoline, l’araignée ignorance n’a plus qu’à se nourrir abondamment.
Nous traversons sans doute une période transitoire. Il faut espérer que les consciences prendront le dessus un jour afin de déjouer ce traquenard dévastateur pour les esprits.

En 2013, déjà, on constatait que les gens cherchaient à s’informer à partir de ce qu’ils croient. La recherche n’est plus neutre et informative, elle est dirigée sur la confirmation de sa persuasion du moment injectée par la tendance ambiante. Par exemple, sur l’ensemble de l’année citée plus haut, 21 700 personnes ont cherché des infos concernant l’eau de javel en tapant dans Google « Quels sont les dangers de l’eau de javel ? » et 8 seulement, ont inscrit « Quels sont les bienfaits de l’eau de javel ? » Une majorité écrasante de personnes qui, sans s’en rendre compte, avait déjà un préjugé défavorable, penchant pour l’effet néfaste du produit. Deux ans plus tôt, en 2011, ils étaient 8500 pour 7, la progression fut très importante toujours en faveur des préalablement convertis à l’effet toxique ou dangereux du produit, sans faire la part des choses. C’est ainsi que l’on explique la chute de la vente d’un produit qui a pourtant plus d’effets bénéfiques que dérangeants dans les conditions d’une utilisation maîtrisée.

Les jours qui passent sont autant de pas qui nous rapprochent de la mort. Faut-il s’informer d’un moyen de les freiner ? De les faire reculer ? La recherche de l’effet négatif devient chose courante. Chercher à le contourner c’est tomber de Charybde en Scylla car il est inévitable, lorsqu’on sort d’un danger, de retomber sur un autre danger que l’on n’avait pas prévu. L’enchaînement des trouvailles s’accompagne toujours d’effets pervers associés, c’est ainsi et c’est le principe de vie.
Le vivre mieux n’est pas passer son temps à éviter les embuches à priori et de manière systématique mais les contourner, si c’est possible, lorsqu’elles se présentent à nous. Prévoir est une bonne chose à condition qu’elle ne devienne maladie.

File d’attente au Moyen Orient ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *