Pauvre chatte abandonnée…

… plus présente que jamais.

J’avais pensé au chat sauvage dans un premier temps mais son corps est trop massif… et ce n’est pas son cas. Bien au contraire, sa chevelure de jais, sa taille fine, son œil très vif qui pétille de malice et affiche gros brin de méfiance, ses jambes montées sur talons aiguilles, affinent une allure féline, mi- domestique, mi- sauvage. Un vrai chat haret, animal apprivoisé puis retourné à l’état nature par marronnage. Un retour total ou partiel à la condition première après s’être échappé, ou avoir été relâché (ceci explique le terme marronnage).  

Il parait que l’on craint sa griffe talon aiguille, redoutable et redoutée… c’est ce que l’on dit dans les milieux branchés parisiens.

Elle est installée dans le 7e arrondissement de Paris et n’a pas l’intention de se laisser délocaliser. Elle s’appelle Rachida Dati. Indépendante comme une chatte, facétieuse à souhait sur les bancs du conseil parisien, elle sort les griffes dès qu’on lui suggère un Fillon, un Hortefeux ou une Kosciusko-Morizet.

Elle a vécu un temps, proche de l’Elysée, gâtée, choyée, puis a été relâchée dans la nature sans crier gare. Elle évolue à sa guise sans dieu ni maître, une vie d’errance guidée toute nouvelle. Elle peut à tout instant trouver un gîte. Un appui, juste ce qu’il faut de menace et se pourlécher les babines de représailles sous-entendues.

Un chat haret défend son territoire et peut vous attaquer par surprise s’il se sent menacé.
On lui a cherché un biotope sur mesure pour l’éloigner, un transfert acceptable sans l’apparence d’un  parachutage… Trop tard, elle n’est plus gérable et a décidé de tenir son monde par la barbichette.

Toujours sur ses gardes, se sachant crainte (elle doit receler quelque secret  redoutable), elle sait se montrer câline malgré son sourire carnassier. Sait-elle encore faire patte de velours et ronronner paisiblement ? Rien n’est moins sûr si l’on en juge par la méfiance de ceux qui tournent autour sans oser la caresser.

Pour l’instant, elle miaule encore mais gare à ses sifflements et crachotements de colère si l’on touche à son couffin.

Miaou… ou Pffff… ? Désormais bien adaptée à sa condition qui consiste à être dehors tout en étant dedans, gare à l’imprudent. Pourtant, nombre de ses adversaires les plus farouches rêve secrètement de la faire miauler trois fois… de plaisir ! Mais cela reste pur fantasme, c’est elle qui décide. Elle tarabuste son monde, à la fois attirante et rebelle, complètement indépendante, elle assume sa condition. Il doit bien y avoir une petite faille, une once de tendresse… Je crois qu’elle en cache des montagnes, il faut juste savoir la regarder pour lui décrocher un sourire de malice mêlé de douceur qui la désarme instantanément de toute agressivité…

C’est dans le paysage politique que se joue la comédie humaine à l’instar du comportement animal dans la jungle… et Rachida n’est pas toute seule. 

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