Conversation.

X, Y, Z, A… sont des commentateurs.

X- Tu te prends pour qui, toi ?
Y- pôv’con !
X- Tu veux une tarte ?
Y- Viens, viens ! Tu vas voir !
Z- Arrêtez trous duc !
A- Ce donneur de leçons oublie l’époque où il animait une émission sur la moto…
B- Ça et le reste… Ce type est une ordure.
C- Et sa tête qui est aussi une pollution visuelle.
B- Exact !
C- Vu vos critiques vous êtes jaloux parce qu’il est ministre. Il gagne du fric, chacun son boulot !
D- C, tu es un bouffon !
E- Tu dis n’importe quoi !
F- Ah ! Ah ! MDR.
G- Si justement, c’est un hybride entre l’âne et la jument, c’est quoi ?
F- N’importe quoi !
H- Déjà à l’époque, il faisait le clown en hélico, il ne transpirait pas l’intelligence.
I- Lol, fallait pas accepter d’être ministre alors. Quel couillon ce blaireau de Hu…
J- Le bulot en donneur de leçons, d’abord faut balayer devant sa porte…
K- Il fait toujours crado et pas très poli notre opportuniste riche ministre bobo…

Voilà un extrait des commentaires sur un article consacré à un ministre que vous avez sans doute identifié : Nicolas Hulot. Il venait de déclarer qu’il aura du mal à serrer la main du président américain invité à la parade du 14 juillet. Sur cent commentaires, quatre-vingt-dix sont de cette veine et une dizaine seulement traite du fond de l’affaire. Lorsque cela ne tourne pas à l’injure adressée au principal incriminé, ce sont des combats de coqs entres les intervenants. Coqs et poules puisque des dames partagent volontiers leurs coups sur la tronche.

Souvenez-vous de ma marotte « les effets pervers ». Celui qui a eu l’idée géniale d’ouvrir les commentaires au tout venant, était loin d’imaginer cette dérive très inquiétante. Une intention louable, démocratique : donner la parole à tout le monde. C’était compter sans les sempiternels dérapages qui accompagnent toute nouveauté avec un effet multiplicateur, vu le grand nombre d’intervenants. C’est devenu le terrain favori des toqués de l’injure, des écervelés qui se retrouvent avec plaisir et finissent par se connaître (par FB interposé) pour argumenter avec des piques aigües sur le physique. (T’as vu comme t’es moche ?) C’est comme si le media alimentait les joutes verbales de leurs lecteurs en leur jetant régulièrement des articles alléchants en pâture. On dirait même qu’ils « soignent » leurs titres comme une odeur de sang pour attirer le maximum de pugilistes. Voici l’intitulé de l’annonce : « Hulot refuse de serrer la main de Trump » comme si l’évènement avait eu lieu alors que c’est encore au stade de l’hypothèse. Un rendez-vous institutionnalisé, il ne manque plus que l’encouragement sonore pour exciter davantage les commentateurs belligérants.

Comment voulez-vous y aller de votre mot apaisé et tempéré, lucide pourquoi pas ? Vous seriez la risée au milieu de ce champ de bataille et probablement une cible de choix comme un souffre-douleur idéal.

  • Tu te prends pour qui toi ? Retourne chez Nicolas et Pimprenelle et fais dodo…

Le mieux c’est d’éteindre la lumière, de faire un tour dans la nature, ça sera moins violent que ce ping pong sans fin, toujours renouvelé à la faveur d’un prochain article. Un toc ! toc ! qui  n’a rien à voir avec le tennis de table, une affaire de toqués.

Du rouge et du bleu pour changer les idées.

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