Emettre des souhaits, présenter des vœux, n’a jamais été mon fort.
Je le fais par conformisme, par habitude si vous préférez.
Cela m’a toujours semblé dérisoire, inutile et prétentieux car la bonne intention n’est pas action.
On peut souhaiter tout le bien du monde, la vie ne s’accommodera jamais d’un simple vœu, fut-il le plus sincère de tous.
On se leurre, on se maraboute, on s’étreint fortement pour appuyer sa bien intentionnée formule.
Plus jeune, je disais : « Que la nécessité te soit favorable ».
Avec le temps, j’ai compris que ce n’était guère mieux.
Je retombais de Charybde en Sylla en toute innocence.
C’étaient des vœux camouflés, des vœux papillotes.
Faut-il s’enfermer à double tour le jour de l’An pour échapper à la névrose ?
La névrose ? Oui, dire des choses dont on a conscience qu’elles sont sans effet.
C’est la coutume, certes, mais plus le temps passe et plus on se lasse.
Qu’attendre d’une année qui commence dès ses premières minutes par des désordres qui incitent les fêtards d’un premier jour de janvier à rester chez eux ?
Tristes temps qui n’invitent plus à l’optimisme et installent une morosité à décourager tout un pays…
Naguère on perpétuait la fonction royale en criant « Le roi est mort, vive le roi », alors « 2025 est mort, vive 2026 ! »
Parodions, parodions, il en restera toujours un petit espoir.
Parfois, j’ai envie de crier « Bonne et heureuse année, poisson d’avril ! »
