Je m’étais juré de ne plus écrire sur la politique et puis, c’est plus fort que tout. D’autant que je n’en sais pas plus que les autres et que j’ai des lubies aussi.
Le président fraîchement élu semble réussir une bonne entrée dans la fonction. L’impression est plutôt rassurante. Mais, que lui a-t-il pris de vouloir faire du jeune avec un vieux briscard comme F. Bayrou ? Cet homme rompu à la politique, capable de dire des choses simples en tarabiscotant l’affaire, de « circonvoluer » autour d’un argument, allant et venant comme s’il promenait l’idée sur un podium pour la faire briller davantage. Un homme qui s’est donné le but d’assainir la politique. De la moraliser comme le ferai une sorte de Robin des lois. Une vieille affaire qui lui tient à cœur à défaut d’autres idées plus difficiles à caser. Il adore faire « pan pan culcul » à tous ceux qui l’ont écarté un jour de la scène politique. Erreur cuisante car il suffit de fouiller dans le passé de tout un chacun pour trouver un peu de trouble, de le monter en mayonnaise pour en faire tout un plat piquant comme l’aïoli. C’est ce qui arrive à sa copine Marielle. La pauvre n’a rien fait de plus que les autres. Le cher Richard Ferrand a un mal fou à se dépêtrer d’un montage, une construction limpide comme on sait les fabriquer dans les affaires et dont le seul grand défaut serait sa limpidité… presque suspecte ou carrément suspecte. En outre, en cherchant bien dans l’histoire de quelqu’un, rien n’est plus simple à trouver qu’un propos homophobe, une blague douteuse, une insistance dite à caractère sexuel… La prochaine assemblée sera composée d’anges. Les oracles selon saint François B. y veilleront.
Toute nouveauté s’accompagnant toujours de son effet pervers, il ne reste plus qu’à attendre la suite pour savoir sous quelle forme il apparaîtra.
La morale est chose fragile et l’homme est fait de fragilités aussi.
Le président nouveau soutient son ministre Richard allié de la première heure, accusé aujourd’hui par les médias d’avoir triché un jour. Le premier ministre qui disait le plus grand mal du président un mois avant son élection, tient bon aussi dans l’affaire : « Pas de mise en examen, rien à dire ». Il se défend d’avoir trahi son camp en criant presque « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ». Il vous explique comment ce changement est intervenu naturellement avec la sempiternelle langue de bois d’un homme devenu subitement lucide devant un poste alléchant qui ne se refuse pas comme ça.
La justice restait à l’écart du cas Ferrand, le montage était légal, d’autres affirment qu’il n’est pas moral. Or, monsieur B. voulait moraliser. Comment font-ils tous pour ne pas se rendre compte des effets pervers possiblement engendrés ? Sont-ils naïfs à ce point ? Se pensent-ils intouchables ?
Et voilà que la justice s’en mêle au bout du compte et va sans doute déclarer l’affaire sans suite. L’intention immorale n’est pas de son ressort et les procédures sont légales. Finalement, en croyant classer ainsi l’affaire, elle n’en sera que plus venimeuse car la fouille médiatique va s’intensifier et se déployer
C’était plutôt bien parti mais quelle idée d’avoir inventé un monsieur Propre pour une grosse poignée de voix presque pour un plat de lentilles. On oublie parfois que le balayage devant sa porte n’est jamais parfait, qu’on reste à la merci de la moindre poussière. En lançant un boomerang pour couper des têtes, il vous revient en pleine figure. François Bayrou a toujours des bonnes idées, moraliser la vie politique en est une, mais fallait-il jouer du clairon ? Si l’on souhaite laisser une trace de son existence, c’est probablement la meilleure chose à faire.
Fallait-il choisir son vocabulaire ? Bref, cessons de tourner autour du pot, sans tambour ni trompette c’eut été mieux. Pas sûr, en ouvrant la boîte de Pandore les affaires vous assaillent comme des guêpes sorties de leur nid. Dorénavant, tel un postulat nouveau, on déclarera : « A partir d’aujourd’hui, on oublie le passé, une ère nouvelle commence… Voici la règle du jeu ! »
Le plus difficile, dans l’exercice, sera d’encadrer sans corseter.
Pendant ce temps, la mésange bleue bat les environs à la recherche de chenilles pour nourrir sa nichée. Pas contente, elle nous a laissé une image floue car l’affaire ne mérite sans doute pas un bon point.
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Rien à ajouter.
Simplement en ce qui concerne les politiques avoir toujours en tête cet extrait de dialogue d’un film ancien dont j’ai perdu le titre « Nous sommes gouvernés par des lascars qui fixent le prix de la betterave et sont incapables de faire pousser des radis ».
Toi qui es amateur de télescopages en tous genres, as-tu regardé le journal télévisé de France 3 Corse du 1er juin au soir ?
Il y avait un reportage sur une personne se présentant aux législatives à Bastia sous la bannière du « Parti animaliste » avec le désir louable de lutter contre la maltraitance des animaux. Parmi ses soutiens les journalistes ont interrogé le représentant en Corse de l’ONG Sea Shepherd au nom prédestiné de Xavier Figatelli. Avec un tel patronyme on comprend sa prise de position…
A prestu.
Bonsoir JP,
Pour la citation, j’ai vérifié, c’était un dialogue de M. Audiard dans le film « Le président » d’H. Verneuil.
Je n’ai pas vu le reportage France 3 Corse mais je dois te dire que j’ai bien ri. Je ne m’y attendais pas, ce fut soudain et irrésistible. Je m’en souviendrai.
Merci JP. Bonne soirée.