José-Maria de Heredia aurait pu écrire leur sonnet : « les conquérants »… pour mieux leur sonner les cloches.
Ils sont partis « conquérir le fabuleux métal » que l’Italie, l’Espagne ou l’Angleterre « mûrissent dans leurs stades lointains ».
« Chaque soir, espérant des lendemains épiques » Trezeguet et Zebina « enchantaient leur sommeil d’un mirage doré ».
Et puis « comme Ulysse, pleins d’usage et raison » ils tentent en la douce France « de vivre le reste de leur âge », les beaux restes de leur art. C’est Du Bellay qui vient à la rescousse.
Lorsque les batteries sont à plat, qu’il est doux de se ressourcer au pays. « Et bien plus que le mont Palatin, la douceur angevine. »
Ils sont encore fringants, et clament-ils, leur envie est grande de fouler à nouveau le « Chaudron », le « Vélodrome », le « Parc des Princes », la « Mosson », le « Gerland » et même le Stade Brestois.
Ils sont revenus contraints et forcés mais leur étonnement est grand de constater qu’ils ne sont plus courus. Alphonse Daudet dirait comme dans « Installation » : « C’est Zebina qui fut étonné ! »
Oui, il s’interroge : « Quand tu vois que David Trezeguet ne réussit pas à trouver une équipe en France… » Ça vous étonne, vous ? Que l’on forme un jeune plutôt qu’assurer les derniers jours d’un revenant ?
Ils sont partis jeter leurs forces vives sur des terrains plus lucratifs aux temps cléments. Pourquoi accueillir leurs beaux restes quand la bise revient ?
Décidément, courir la Premier League, la Liga ou le calcio pour remplir sa tirelire ne garantit ni tête bien pleine ni tête bien faite.