S’il n’en reste qu’un, il sera celui-là.
Et pourtant, il n’est pas seul : « J’ai une équipe, je crois une des plus soudées de la vie politique française, nous avons un cap, et la chance de pouvoir nous adresser au pays, donc seul, ce n’est pas vrai. »
La soudure est tellement réussie que personne n’avait remarqué l’équipe. On ne voit qu’un seul homme qui sait et commande bien plus qu’il ne dirige. C’est la marque Bayrou. Celui qui avance devant une foule invisible en produisant un léger vent. Ce n’est pas vrai, c’est lui qui le dit : dans l’ombre ça travaille sans faire de bruit et la brise qui vous chatouille vient de là… Même si vous ne voyez personne s’agiter.
« Faudra-t-il être candidat à l’élection présidentielle ? Oui, je crois qu’il le faudra, parce que c’est l’heure de vérité pour le pays et c’est la seule possibilité. » Il est sérieux, généreux et surtout le seul à avoir tout compris. Il est toujours le seul à comprendre, un visionnaire est toujours seul contre tous.
Son heure est toute proche… mais patience, un tel homme se mérite…
Il « ne veut pas entrer dans le jeu des candidatures qui poussent comme des champignons, semaine après semaine… Non, je suis et je serai au rendez-vous. Le temps viendra. »
Le temps du dernier champignon viendra lorsque tous les autres seront passés à la casserole. Lorsque chacun sera gavé, lui poussera, longtemps après… Il risque, alors de se trouver encore bien seul dans la clairière, ou presque, si les petits vers blancs veulent bien l’accompagner. Mais qui voudra encore d’une amanite fut-elle des Césars après avoir croqué, cèpes, giroles et russules verdoyantes ?
Alors, si à la fin de l’automne vous voyez un champignon à tête orangée pousser, pousser puis faire le beau, surtout ne l’écrasez pas… il essaimera ses spores pour renaître l’année prochaine mais toujours unique car seule sa spore est fertile.
Pour la postérité, il sera baptisé « amanite bayrus modemus » à tête orangée légèrement nuageuse pour être visible dans le vert environnant.