L’hiver est une saison propice au bidouillage des images récoltées dans l’année. Cela change de la télé, on a l’impression de devenir artiste peintre sans se salir le bout des doigts. Les logiciels, sans cesse améliorés, vous offrent la possibilité de vous amuser sans trop vous prendre la tête. Quoique, certains ne sont pas d’usage à la portée du premier venu. Il faut prendre le pli, après ça roule, il n’y a plus qu’à laisser libre cours à son imagination. La technique est au point et offre multitudes de possibilités. Les effets produits sont parfois surprenants au point de ne plus reconnaître du tout la photo de départ.
Ce qui m’a intéressé avec cette proposition, c’est d’exploiter mes images autrement. Parfois des images ratées ou sans intérêt particulier sont détournées de manière originale jusqu’à décrocher un sourire, engendrer la surprise et quelques fois l’admiration sans sauter au plafond… les risques de pâmoison s’en trouvent limités. On peut transformer le banal ou l’insignifiant en d’amusants tableaux, c’est déjà un petit plaisir gagné. Attention, il faut éviter l’effet répétitif, comme pour tout d’ailleurs, pour ne pas tomber rapidement dans la redondance toujours lassante. C’est le piège le plus courant.
L’amusement vient surtout du bidouillage de ses propres clichés, les voir évoluer de manière inattendue, c’est toujours une découverte. Rien n’est prévisible, aucun indice ne vous permet d’anticiper quoi que ce soit, c’est l’effet nouveau qui vous pousse à aller plus loin dans les distorsions, les transformations jusqu’à trouver l’image qui vous décroche un : « Ah, c’est ça que je voulais » ou « Là, c’est bien, c’est parfait, j’arrête, je ne touche plus ». En effet, vous pouvez retoucher à l’infini, c’est à l’usage que l’on devient bidouilleur expert, bidouilleur sachant jusqu’où bidouiller sans trop en faire. On n’y parvient pas du premier coup, c’est un apprentissage, presque un métier comme un autre.
Ce qu’il y a de bien avec ce truc-là, c’est que toutes les photos ne se prêtent pas à la bidouille. On remarque très vite si ça fonctionnera ou pas. Parfois, on passe sur des dizaines d’images sans obtenir le moindre effet plaisant. On jette et on recommence.
Ne pas se prendre la tête en jouant les puristes. Le bidouillage c’est une arnaque, c’est de la triche, il faut l’accepter sinon ce n’est pas la peine d’aller plus loin. C’est un amusement, un jeu vidéo comme un autre et par temps de pluie continue, c’est du plaisir servi au chaud. C’est juste un peu de rêve, un brin de joliesse ou plus si cela vous surprend…
Je suis un peu étonné, arrivé à ce stade du texte. J’étais parti pour écrire une phrase ou deux d’explication et voilà que j’en fais toute une histoire, un fromage diront certains. Ne vous plaignez pas trop vous qui allez au bout, j’aurais pu tirer encore plus sur l’élastique. Vous savez pourquoi ? Il s’est mis à pleuvoir alors que je devais sortir… quoi de mieux que se raconter des histoires. Ça n’a pas changé grand-chose, il pleut toujours et je vais devoir meubler le reste du temps. Je vous remercie pour votre patience.
Il y a deux jours, je photographiais avec mon petit compact de poche, des fleurs de cognassier du Japon (appelé également pommier du Japon). Des images de fleurs en gros plan. Voici une image originale et trois métamorphoses.
Voici, également, ce que j’ai pu tirer d’une autre image. En plissant les yeux ou pas, on imagine un filigrane de singe babouin. Vous voyez ? Devinez quelle était l’image de départ ! Certains l’ont déjà vue et savent. Le premier février, je publierai la réponse en image, ici même à la suite.
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