Laïcité, pour se distraire.

Dans un monde où l’on s’échine à trouver un compromis pour plaire à tous sans jamais y arriver, il faut reconnaître que ce n’est pas une sinécure  de parvenir à un terrain d’entente où chacun pourrait avoir sa place.

Lorsque deux grandes religions cohabitent dans un pays qui n’était habitué qu’à une religion dominante, la difficulté de faire appliquer la laïcité devient un casse-tête. L’une acclimatée à la séparation de l’Eglise et de l’Etat et l’autre habituée à son omniprésence jusque dans les lois du pays.

Alors que ceux qui cultivent le savoir se confrontent dans des conférences, ceux qui pratiquent la croyance s’affrontent dans les rues.

Pour prendre l’exemple d’une « religion » en voie de disparition afin éviter toute polémique, allez donc faire comprendre à un animiste que la pierre, la pluie ou le vent n’ont pas d’âme. Ou, encore, que l’âme n’existe pas… que c’est une vue de l’esprit, que l’esprit se nourrit d’imagination, que l’imagination est volubile, que le volubile est volatile, que le volatile est labile… bref rien n’y fait.

Ce serait pire si l’on cherchait noise aux religions plus structurées.

Alors, il me vient une idée ou plutôt un rêve éveillé m’envahit : et si tous les croyants priaient pour une religion qui serait un métier ? Leur métier ?

Les individus seraient monothéistes dans une société polythéiste.

Ainsi, au lieu de dire « que dieu vous bénisse », on pourrait déclarer : qu’Hélios ou Râ vous bénissent en s’adressant à un plagiste, je citerais Bacchus à un caviste, Hermès pour les voyagistes, Morphée pour les anesthésistes, Saturne pour les secouristes en mer, ou Apollon pour trompettistes, guitaristes, violonistes, bassistes, clarinettistes, accordéonistes, saxophonistes et autres choristes. Cette religion riche de nombreuses chapelles dont le dieu a les épaules suffisamment larges pour les supporter toutes.

Ce serait plus drôle et surtout chacun s’occuperait de son dieu sans s’intéresser à celui du voisin. Allez demander à un arboriste d’implorer Héphaïstos… pour qu’il mette le feu à ses plantations ? En revanche, un sidérurgiste l’adulera pour qu’il s’occupe bien de ses fours…

Au fil des mots, vous devez bien vous dire « quel fumiste ! »

Oui, je suis un fantaisiste et je n’ai pas trouvé de dieu.

Je partirai comme un triste (sire) et peut-être que le dieu de tout le monde m’accueillera. Que Dieu le bénisse celui-là ! 

Aujourd’hui ce n’est pas le jour du seigneur, on pouvait bien s’accorder une petite dérision, non ?

J’avais juste l’intention de nous amuser un peu.

 

Quand fumistes et ramoneurs travaillent ensemble.

 

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