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Hier, je fermais ma page Facebook pour souffler un peu, on me voyait trop et je pensais que cela devenait insupportable. Pour moi comme pour les autres. Ce qui est curieux avec moi, c’est qu’on me voit rarement. On ne me rencontre presque jamais, je vis reclus presque comme un ermite mais lorsqu’on me voit, on me voit et on m’entend. Comme si je devais faire le plein de parlote avant la prochaine fois, c’est celui que j’ai sous la main qui paie pour tous les autres. Gaëtan en sait quelque chose. C’est pas grave, tout le monde comprend que c’est un besoin presque vital, on ne peut rester des mois sans dire un mot, ne serait-ce que pour exercer la voix, même si l’on écrit au quotidien. Ecrire et parler n’est pas la même chose. Ecrire c’est presque parler tout seul sans ouvrir la bouche mais je détourne cet inconvénient en imaginant un interlocuteur à côté de moi. Je converse en imaginant une personne aux multiples visages changeants en fonction de l’idée qui me file sous la plume du clavier. Cela a un avantage majeur, cette personne n’est pas dérangeante, elle est même très accommodante, elle est complaisante et me donne raison tout le temps. Oui, tout le temps, je n’ai pas souvenir d’une contrariété. C’est formidable ! Plaisant, reposant et très nourrissant pour l’écriture. Comme on dit chez nous, « mi campu ! »
Je pousse tant la dérision qu’on pourrait me prendre pour un demi-fou ou pour un fou total. Cela ne me dérange pas, bien au contraire, cela m’amuse beaucoup. Voyez, non vous ne voyez pas mais vous pouvez imaginer, en disant ceci, j’ai le sourire coquin qui plait tant à ceux qui me connaissent… « mi campu ! » vous dis-je. Si la vie n’est pas belle, je la fais belle, je la rêve à ma manière et la construis comme je veux, jusqu’au jour où elle me dira : « Basta ! Maintenant, c’est moi qui décide ! ». Que voulez-vous que je réponde à cela ? Décide ! Et allons-y !
Je suis certain que vous êtes en train de vous demander : « Mais qu’est-ce qu’il lui prend aujourd’hui ? Quelle est cette histoire sans queue ni tête ? » Si vous avez pensé ainsi, vous avez raison, j’ai bien commencé par la queue, je vais en venir à la tête.
Je sais que les lecteurs de ce blog sont devenus des amis, alors, je m’adresse à des amis et je peux de temps en temps me permettre certaines extravagances.
Hier soir donc, j’ai décidé de fermer ma page Facebook. Pour ne pas partir comme un bandit, j’ai adressé un mot à mes amis pour leur annoncer que je fermais momentanément ma page, avec un petit plus pour lancer une réflexion, vous connaissez mes habitudes. Puis je parlais de rouvrir un jour portes et fenêtres. Une amie facebookienne, que je ne connais que de nom, m’a fait part de sa sympathie et du plaisir qu’elle aurait à me retrouver sur FB plus tard. Elle écrivait à peu près ceci : « J’attendrai l’ouverture des portes et fenêtres ». Cela m’a plu, touché même. Alors, je lui ai répondu : « Voilà le prochain titre de mon texte dans le blog « . Evidemment, je n’avais aucune idée du contenu. Eh bien, ce matin, je me suis assis devant l’ordinateur et mes doigts m’ont dicté tout ce que vous venez de lire. Comme ça, sans hésitation.
Vous voyez chère Françoise M., vous m’avez adressé ce mot, je vous le retourne en texte, cela semble un peu fou fou, eh bien non ! C’est cela les choses de la vie, cette conversation monologue qui se prend pour un dialogue avec un interlocuteur assis à côté de moi.
Tiens ! Il a filé…
A bientôt peut-être sur FB, le temps me le dira.
Me revient en te lisant ce court texte de décembre 2015 :
« Chaque matin, mon père prenait prétexte d’une course quelconque pour remonter la rue principale. Il allait bavarder.
Il allait s’enrichir des autres. Il trouvait à donner, ses idées, son temps, son concours. Echanger quoi !
Il emplissait sa vie d’impalpable. A l’âge où beaucoup rétrécissent, il grandissait encore.
Jamais amer, souvent enthousiaste. Il puisait dans l’avenir des autres celui qu’il avait moins.
Chaque matin, ma rue principale est courte et clairsemée.
Je pousse donc le chemin jusqu’à Facebook.
Ainsi nourri, je retourne ensuite à mon jardin. »
Je crois, Simon, que tu, que nous, réinventons à notre mesure, avec les moyens du jour, le plaisir de la correspondance sans autre objet que le partage. Encore est-ce un partage sans matérialité ni volonté caustique. Deux intérêts intéressés peut être : ne pas penser et ressentir en vain car seul et nous enrichir des pensées et perceptions des autres.
Bonjour Gaëtan et cher ami,
Je pense que nous nous sommes définitivement compris.
Le chemin est juste devant, nous avons la tête haute sans être altière et nous filons allègrement. Allègrement, j’exagère un peu car un petit pincement survient de temps en temps, ce là-bas que je crois mystère ne peut laisser totalement indifférent. Il fait beau, il fait chaud, le jardin va mal, les arbres n’en peuvent plus et nous…. gardons ce sourire qui va si bien à la vie. Nous n’avons pas encore fini de dire de belles et bonnes choses, j’espère… Il nous reste encore un bout de chemin.
Merci et bonne journée, l’ami.
Bonjour Simon
Je prends connaissance de ce texte qui me ravit..me ravit parce qu’au fond de moi..vous qui vous dites fou, je suis aussi folle que vous alors.
Le mutisme est aussi souvent mon unique compagnon, et tout comme vous, au premier quidam qui passe et qui va plus où moins m’interpeller par ses propos , je vais répondre!
Je suis heureuse que vous n’ayez fermé ni portes, ni fenêtres, j’aime beaucoup votre écriture.
Je vous remercie et m’en vais partager ce moment de plaisir qu’est votre lecture
Cordialement, belle journée Simon