Rien n’était prévu.
Ce matin avant le lever du soleil, « la grande » était déjà debout, elle voulait être présente pour l’ouverture du poulailler.
Après le spectacle engendré par la sortie des poules, leur précipitation vers la nourriture comme si on allait la leur voler, nous eûmes droit aux sempiternelles bousculades entre la harco, et la sussex, autrement dit entre la noire et la blanche qui se chamaillent tous les matins. La rousse et la grise perlée s’en fichent, elles ne se mêlent pas aux affaires des autres. Elles picorent et glanent tout ce qui est à portée de bec, un coup à droite, un coup à gauche, derrière et puis… trois ou quatre grattages dont elles ont le secret. La tête haute, un coup de patinage très peu artistique pour disperser les graines ou pour voir ce qu’il y a dessous, allez savoir !
Le calme était revenu dans la basse-cour, nous sommes allés un peu plus loin dans le jardin à la récolte de quelques petites courgettes pour la soupe au pistou froide de ce soir. C’était l’occasion pour repasser ses leçons de potager. Une visite guidée, mine de rien, pour reconnaître chaque plante… à ses fruits naissants, à son feuillage et parfois à l’odeur d’une feuille froissée. Il en restera toujours quelque chose… c’est l’état d’esprit qui compte le plus, une manière d’appréhender la vie.
Au moment de repartir :
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Missiau ! Tu as vu la drôle de coccinelle ? Elle est longue !
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Attends, j’arrive ! Ah, ce n’est pas une coccinelle, c’est un clytre.
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C’est de la même famille ?
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Je ne pense pas, nous allons vérifier à la maison. Je crois qu’elle se nourrit de feuilles alors que la coccinelle se nourrit de pucerons.
J’en profite pour élargir la leçon de choses vivantes puis nous sommes retournés à la maison pour vérifier ce que j’avais raconté. Ensuite, nous sommes passés à l’épluchage des légumes.
Voici ma recette de la soupe au pistou. Toutes les variantes sont admises. Généralement, je mélange pommes de terre qui fondent à la cuisson pour épaissir la soupe (insurpà), des petites pommes de terre de tenue, des courgettes et des haricots verts. Moins de courgettes pour ne pas déséquilibrer le goût. C’est tout pour moi. Je recouvre d’eau, je sale et je laisse cuire à petit feu jusqu’à obtenir une soupe épaisse. Je laisse refroidir puis range au frigo jusqu’au soir. Une heure avant, je prépare mon pistou : basilic, ail et un peu de sel le tout « pisté* » dans un mortier puis noyé dans de l’huile d’olive, j’incorpore le pistou dans la soupe froide, c’est tout. Vous pouvez procéder comme vous voulez, avec des haricots blancs, tiens, ce soir, il y aura des carottes en plus… on verra bien, plus sucré sans doute, ça plaira aux enfants.
La soupe froide ? Quelle idée ! De nombreuses personnes ont été surprises et m’en redemandaient… il ne faut pas oublier que c’est l’été et un peu de fraîcheur ne sera pas de trop. Essayez !
* Pisté, pister (mots inventés à partir de pistà en corse= écraser en assénant des coups et autres nuances encore, comme tabasser, tuméfier…)
La veille nous étions allés à la chasse aux coccinelles. (Cliquer sur les images)
…de l’art entre la rousse et la grise perlée. . chez la coccinelle… sans oublier le pistou… Merci!