U virdonu (le lézard vert).
– Ma philosophie ? Du soleil et de la chaleur, être et rester comme je suis… dixit celui qui écrit.
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Aujourd’hui, je lisais les sujets de philosophie et je me disais que j’aurais pu développer n’importe lequel de ceux proposés. Aucun ne me lassait indifférent, j’avais des développements à faire pour chacun. La note et l’avis du correcteur ne m’intéressent pas et pour cause, je ne suis pas candidat. Je me serais juste adressé à un lecteur éventuel plus qu’à un correcteur, la nuance est d’importance avec l’esprit tranquille au bout de l’écriture. C’est énorme et largement confortable. Comme pour tout d’ailleurs ! Il suffit d’écouter tous ceux qui ont un avis tranché sur tout sans avoir la moindre responsabilité. Parler c’est facile, diriger, être aux commandes, supporter le moindre risque, vous rend tout de suite plus mesuré, plus circonspect. Cela vous oblige à touiller vos neurones un certain nombre de fois pour éviter le rejet, garder un minimum de crédibilité. Entre agir et supposer, la marge est abyssale.
En lisant les sujets, un autre de mon propre cru, inventé sur le champ, m’est venu à l’esprit. Ne croyez pas que cela soit plus simple à traiter parce que c’est vous qui l’avez pondu. C’est davantage, j’imagine, une pensée qui vous taraude sans que vous ayez forcément trouvé de réponse définitive à votre question. D’ailleurs, je me questionne sur le choix que j’aurais fait si, candidat, j’étais tombé pile sur mon sujet.
J’ai toujours eu de la chance à mes examens. Je ne me suis jamais défilé en cherchant une sortie de secours. Je me suis toujours exprimé en toute sincérité parfois en toute innocence. Souvenez-vous, si vous êtes un assidu de ce blog, de la citation d’Auguste Comte lors d’un partiel de sociologie. J’avais volontairement séché tous les cours concernant le père de la physique sociale. La citation ne portait pas le nom de l’auteur, ce qui me rendait toute liberté d’approche de l’aphorisme proposé. J’ai su l’adapter à Gaston Bachelard que je connaissais un peu et cela m’a valu la meilleure note. Le correcteur spécialiste d’A. Comte, venu de Paris alors que nous étions à Nice, m’a félicité pour ce tour de force. Il a cru que le détournement était volontaire. Le trouvant bien adapté au sujet, il a avoué qu’avec ma copie, il ne s’était pas ennuyé alors que tous les autres développements tenaient le même langage, celui de ses cours. Certes, ils n’ont pas été mal notés mais le « plus », comme chez Bahlsen, m’est revenu pour fait d’originalité. Evidemment, je me suis bien gardé de dire que j’avais manqué tous ses cours et que cette rédaction n’était que le fait d’une ignorance.
Une autre fois, à l’occasion d’une spécialisation, je devais passer par une épreuve de législation. Une discipline qui me rebutait au plus haut niveau, à tel point que je comptais surmonter le handicap d’une mauvaise note annoncée par des réussites plus étoffées dans d’autres disciplines. C’était impératif. Une fois de plus, la fée chance était à mes côtés. Le jour de l’examen, on nous fournit un quart de feuille pour écrire un petit article dans un journal local. Il s’agissait d’annoncer une mise en route inédite dans l’Education Nationale pour informer les parents d’élèves et les enseignants qui n’étaient pas encore renseignés sur cette nouveauté. Nous avions une heure. Presque tous les candidats étaient surpris, moi, j’étais aux anges, je pouvais laisser mon imagination vagabonder sans entrer dans des détails de lois et décrets que j’ignorais. J’ai rédigé directement au propre, en précisant que c’était un papier soumis à la rédaction avant publication. Un quart d’heure après je rendais ma copie sans aucune appréhension. D’ailleurs je n’aurais pas pu faire autrement. Dans ce cas aussi, j’ai récolté la meilleure note. Je n’ai ennuyé aucun profane avec des décrets parus au BO. Une pointe d’humour pour alléger le contenu a suffi pour engager le lecteur à en connaître davantage dans un article à venir, plus étoffé… et le tour était joué. Il me semblait évident qu’on ne pouvait développer autrement sur un espace aussi réduit. Ma note ? Dix-huit pour l’humour et l’habileté qui engageait à connaître la suite et un commentaire très sympa.
Rassurez-vous, il m’est arrivé de tomber le plus souvent sur des sujets classiques…
Finalement, rester soi-même est la meilleure des choses. L’authenticité, la simplicité, l’empathie sous-jacente… l’écoute et l’intérêt pour l’autre sont les meilleurs atouts. Je ne cherche rien, surtout pas à paraître, je suis spontané, tout cru mais souriant.
Vous devez vous demander : « Alors ce sujet, il vient ? »
Je vais vous le livrer mais je me garderai bien de le développer. Il s’est imposé alors que je lisais ceux du Bac 2016 ce matin. J’ai rêvé un instant puis :
« Faut-il croire que l’on sait lorsqu’on sait que l’on croit… seulement ? » Tout un programme. Des indices ? « croire et savoir », « nécessité et contingence », « conviction et persuasion », « empirisme et connaissance rationnelle », « imagination et expérimentation », « science, connaissance et croyance »… etc., Vous voyez ?
Allez à vos copies, laissez aller votre intime conviction, vous avez deux heures.
Au soleil ! Sécantes et parallèles de la folle avoine m’importent peu !