Un an déjà… (cliquer sur la photo)
Il y a des jours bénis, je préfère dire magiques.
Le long week-end de l’Ascension sans doute propice à l’enchantement, enfants et petits-enfants, les plus proches, étaient à la maison. Voici un moment de philosophie enfantine qui n’a rien à envier à celle des adultes.
Anna Livia vient tout juste d’avoir cinq ans. Elle aime bien séjourner chez ses grands-parents. Nous avions préparé les semis de tomates au mois de février, je lui envoyais des photos pour suivre l’évolution des plantules. Ses parents me disaient qu’elle était ravie de cette découverte. J’avais gardé deux petits plants pour les mettre en terre avec elle. C’était samedi matin avec son père. Je me suis aperçu qu’elle piétinait un peu partout sans faire attention, que c’était plutôt difficile pour elle dans cette configuration. Nous lui avons demandé de regarder.
Sur le champ, elle s’est mise à bouder puis est partie en colère en disant :
– Je vais changer de métier, je suis venue pour planter et je n’ai rien planté.
Je l’ai rappelée après avoir retiré le pied de tomate et c’est elle qui a repris l’opération.
Ce samedi fut riche en questionnement. En allant au village avec sa grand-mère, elle s’essaya au temps et à l’espace : « Minna, il faut combien de temps pour aller au bout du monde ? » Puis, regardant les nuages à travers la vitre de la voiture, elle lança : «J’aime bien regarder les nuages ça me fait réfléchir. » Elle devine des personnages, s’invente ses paréidolies*. Moi aussi, je cultive mon imagination en jouant avec les nuages…
Le soir, elle commençait à faiblir, le sommeil n’était plus très loin, à l’affût pour l’emporter dans les bras de Morphée. Elle était songeuse et s’adressant à son père, elle questionna : « Au début de l’humanité, c’était le jour ou la nuit ? » Machinalement son père lui répondit qu’il ne savait pas. « Je vais demander à missiau, il sait beaucoup de choses ! » Puis pof ! Elle s’est endormie. Cela me laissait toute une nuit pour trouver une réponse.
Ce matin très tôt, elle était la première levée. J’avais repéré un nid de merle dans notre cour, elle savait qu’il ne fallait pas déranger l’oiseau en train de couver. Je suis allé voir, il était dans son nid. Sans trop nous approcher nous avons regardé puis j’ai pris une photo sans flash pour ne pas apeurer merlette. En rentrant à la maison, je lui ai demandé de me reposer la question de la veille. Elle a précisé :
– « Lorsqu’il y avait les premiers dinosaures, au début de l’humanité c’était le jour ou la nuit ?
– Je vais essayer de te répondre. Je CROIS que c’était à la suite d’une longue nuit, le jour commençait à se lever. C’était l’aube de l’humanité, entre la nuit et le jour. Tu vois lorsqu’on dit je CROIS, ça veut dire qu’on ne SAIT pas. On imagine comme j’imagine en te donnant ma réponse, mais je ne sais pas. On n’est pas sûr de ce que l’on dit.»
Elle m’a regardé et m’a dit « Ça fait trop longtemps ? » Nous en sommes restés là.
Je n’ai pas cherché à donner une leçon. Je lui ai parlé comme j’aurais parlé à un adulte. Elle retiendra ce qu’elle retiendra et peut-être qu’un jour lorsqu’elle lira ce texte, elle comprendra que missiau était coincé entre CROIRE et SAVOIR en matière de connaissance avec une nette préférence pour le SAVOIR. Le CROIRE facilite bien des choses en abordant la métaphysique, des « choses » toujours incertaines. Elle comprendra alors mon agnosticisme, aussi.
La nuit et le jour sont complémentaires. L’une porte conseil et l’autre dépense sans compter. Le sommeil nocturne est réparateur, demain lorsque le soleil pointera entre les nuages, l’esprit sera plus vif mais il n’est pas interdit de faire une sieste si ça vous chante…
Un autre jour commence, il y a encore beaucoup de choses à apprendre. Entre l’œuf et la poule, le jour et la nuit, qui précède l’autre ? Nous ne sommes pas sortis de l’auberge.
A midi, ce sera pâtes à la missiau, les petites filles adorent, puis le retour à Bastia. Bientôt il y aura d’autres vacances…
*Paréidolies = Une paréidolie est une sorte d’illusion d’optique qui consiste à associer un stimulus visuel informe et ambigu à un élément clair et identifiable, souvent une forme humaine ou animale.
La photo a été éclairée pour bien voir le merle. C’était ce matin.
Voici l’original.
A reblogué ceci sur Les choses de la vieet a ajouté:
Pour vous donner une idée des textes sinistrés.
Voilà comment je retrouve mes textes anciens, par hasard, je les réécris pour les rendre plus lisibles. J’ignore pourquoi l’écriture a été modifiée en reversant l’écrit de l’ancien blog dans le nouveau.
C’est loin d’être illisible, par contre on clique dans le vide pour voir les photos, je veux dire que je ne les vois pas sur cette page mais qu’elles apparaissent en grand quand je clique. Pas vu de paréidolie mais une bien jolie petite fille-chat 😉
Ce n’est pas illisible mais difficile de lire un grand nombre de textes de ce type et « tribuler » avec les photos.
Parfois, elles n’apparaissent pas.
Cette écriture a donné une idée aux hiboux…
Les paréidolies arrivent dans quelques minutes.
La petite fille, c’est celle qui avait écrit « La flamme » dans ce blog.
Oui, je m’en souviens 🙂