Derrière la giroflée.

Au soleil couchant.
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C’était un après-midi tranquille. Un de ces jours sereins de fin de printemps qui annoncent l’arrivée de l’été en réchauffant l’atmosphère.

La haie du jardin s’était étoffée ces derniers temps. J’avais décidé de la visiter lorsque le jour et la nuit se donnent la main dans un moment pré-crépusculaire.

A l’ombre des genêts et du ciste blanc, parmi toutes les herbes folles, la fleur s’était tapie pour échapper aux mains arracheuses de ces personnes qui ne réfléchissent pas, qui ne pensent qu’à égayer leur salon quelques jours seulement.

Derrière la giroflée, le soleil rasant passait sa caresse dorée à travers le fourré pour bercer puis endormir le monde végétal. La lumière faiblarde du soir naissant, posait sa dorure sur les corolles et inondait l’atmosphère d’une tiédeur infinie.

Sonnée par la chaleur du jour, elle distillait son parfum au ras des buissons. Voyant que je m’étais agenouillé pour mieux la photographier, elle se mit à diffuser des effluves de pain d’épice comme si les abeilles avaient déposé une goutte de miel pour flatter mes narines. Un léger souffle tiède soulevait puis vaporisait son délicat parfum de caramel…

Sous le pinceau lumineux, les pétales devenaient velours ancien, tissu précieux et souple comme de la flanelle. Ce fut de courte durée. Quelques minutes seulement, le temps de murmurer à travers le tamis des chênes : « A demain matin, derrière toi, là-bas du côté du Levant. Ma lumière sera plus vive et les fleurs plus pimpantes… »

Puis l’astre a glissé derrière la colline emportant ses derniers rais dorés pour éclairer d’autres paysages. Je suis reparti les yeux remplis d’images…

Demain dans la fraîcheur du matin, je serai de retour pour d’autres couleurs, d’autres wollflowers, un autre rêve, un autre éblouissement.

Les giroflées se cachent pour enchanter ceux qui s’émerveillent encore et ne se lassent jamais du spectacle offert par la nature.

Wollflowers = giroflées

Avec la lumière du matin, une autre vie…