On a changé les horloges du temps.

Faut-il être grand clerc
Pour imaginer,
En regardant le fond de ma vallée,
Que se préparent à l’envers
Bien des jours et des nuits
Remplis de tristesse et d’ennuis ?

Le ciel gronde, rougit,
Trop souvent en furie.
Les nuages d’un gris barbare
Annoncent la bagarre.
Le feu sur la montagne,
Les flots dans la campagne.

Rien de bon
A l’horizon.
Eclairs,
Tonnerre,
Grêlons
Et tourbillons
En toute saison,
C’est déraison !

L’été est canicule,
Aucun air ne circule.
Les jardins sous camisole,
Au fond d’une serre se consolent.
Ont perdu le nord
Et le sud encor.
Mildiou et oïdium
Taquinent les hommes
Sabotent les potagers.
Qu’importe, on va au supermarché.

Je sens le vent malin,
Souvent de bon matin,
Qui remonte le chemin.
Il me souffle, le coquin,
D’un air sûr et certain :

Tu as joué avec les vents,
Changé les horloges du temps,
Point besoin d’être devin,
Tes lendemains seront vilains !

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