C’est une reprise modifiée, j’avais envie de jouer encore une fois au repos éternel…
Vous avez déjà joué au repos éternel ?
Non ? Sans blague ! C’est fastoche !
Je vais vous raconter comment il faut procéder.
Le mieux, c’est au moment de la sieste, l’instant idéal.
Ce n’est pas comme le soir lorsque vous tombez de sommeil et que vous n’avez pas envie de jouer.
Alors voilà ! Etendez-vous où vous voulez, moi c’est le canapé, mais je dois faire vite avant qu’on me chipe la place, si vous ratez le bon moment c’est fichu, il faudra attendre un autre jour pour être dans les meilleures conditions possibles.
Vous suivez ?
Placez vous sur le dos, c’est la meilleure position, celle qui est la plus proche du réel, les yeux rivés vers le ciel, enfin oui, le plafond. Trémoussez vous mais ne vous pincez pas, c’est inutile.
Quoi ? Un mort ne se trémousse plus ? Non, n’y pensez pas ! Pour jouer au repos éternel, il faut être bien vivant sinon ça n’a pas de sens, vous voyez ?
On reprend. Vous vous trémoussez jusqu’à trouver la position de moulage parfait, une totale harmonie entre corps et matelas. Vous ne devez plus sentir aucune gêne, pas un seul os ne doit faire savoir qu’il existe, pas un muscle ne doit se raidir…
A ce moment précis, il ne vous reste plus qu’à fermer les yeux, vous joignez vos mains sur la poitrine, les doigts croisés, oui comme ça, c’est parfait.
Lâchez vos idées, laissez-les fuguer n’importe où, elles savent parfaitement où vadrouiller.
Imaginez un couvercle au-dessus du visage, plus personne autour, c’est le silence absolu et vous cherchez, vous cherchez…
Rien, vous ne trouvez rien, mais rien du tout ?
C’est une arnaque, pensez vous !
Mais non ne vous découragez pas ! Insistez un peu, vous allez voir…
Voir quoi ?
Ben voir ce qu’il y a à voir ! Ah, vous pensez qu’il n’y aura rien à voir ?
C’est à vous de voir ce que vous voulez, vous n’arrêtez pas de remuer et de penser. Faut pas réfléchir, les idées doivent être libres, ne les guidez pas sinon vous n’y arriverez jamais.
Moi j’y arrive, je vous assure !
Vous êtes bien trop agité, vous avez peur ? Ca ne marchera pas aujourd’hui, c’est pas ça le repos éternel, ça c’est de l’agitation frénétique, de l’impatience, induites par la peur de l’après !
Faut être un peu stoïcien, épicurien assurément.
Vous voulez que je vous raconte ? Non, impossible, c’est mon repos éternel, pas le vôtre.
Le vôtre, je n’en sais rien.
Pour vous, c’est peut-être le paradis, c’est plus facile à imaginer, moi je visite ce que mes idées racontent.
L’enfer ? Non jamais, ce n’est pas de tout repos la fournaise éternelle, il faut du contraste sinon on s’habitue au feu.
C’est plutôt le contraire, comme la mouche tsé-tsé en pire encore, on vous empêche de dormir.
Comment ? Vous ne saviez pas que la maladie du sommeil n’est pas dormir tout le temps, au contraire la mouche vous inocule un truc qui vous empêche de trouver le sommeil et ça c’est terrible, vous somnolez de fatigue mais ne parvenez pas à vous endormir, pas de tout repos du tout, du tout !
La torture absolue.
Mon expérience ne vous servira à rien, réessayez encore et encore, vous finirez bien par le visualiser ce repos éternel.
Quoi ? Complètement abracadabrantesque mon truc ?
Je vous assure, j’étais bien installé dans mon repos éternel, je me suis réveillé d’un coup, spontanément, sans la moindre réflexion préalable, et sans piqûre de moustique, j’ai pondu ce texte d’un seul jet en moins de vingt minutes. J’avais hâte de vous raconter mon aventure sans vous embarquer dans mon repos éternel, à vous de trouver le vôtre.
J’ai dû attraper le virus des idées folles qui vagabondent trop.
Voilà ce qu’est voyager dans les cieux à chercher comment se passe le repos d’après vie et comment voir passer le temps qui reste…
Dépêchez vous de vivre, les jours n’attendent pas, ils filent et vous ignorent !

La géline vous salue bien !
Il m’est arrivé d’essayer…
🙂
J’imagine que vous avez préféré l’ici bas…
L’ici-bas encore un petit peu…