Au-dessous des nuages est la vie.
Aux gré des nues, sous nimbus, stratus et cirrus, les contrastes s’affrontent.
Les beaux jours ensoleillés, la pluie, la neige, le vent, les bourrasques et les tempêtes.
Le calme, le chaud, le froid, sueurs et frissons.
Le temps se meut de canicules en froids vifs, de sécheresse en inondations.
Depuis quelques jours, c’est le déluge, par ici.
Les torrents ont grossi en une poignée d’heures, sautent par dessus les rochers, plongent, arrachent, bondissent, ravagent et inondent.
Les routes malmenées, les talus effondrés, les berges torturées, les saules chahutés, parfois couchés par d’impétueux coups de boutoir.
La végétation, luxuriante, quasiment équatoriale, envahit cours et jardins.
Herbes hautes, herbes folles, arbres fouettés par hallebardes tombées du ciel, pétales printaniers, éphémères, tapissent le sol.
La pollinisation a-t-elle eu lieu ?
Butineurs et butineuses, assaillis par les bourrasques sont restés à l’abri.
Le pollen va leur manquer au retour clément.
Viendra sans doute le temps des jardins, décalé…
Les fleurs domestiques des potagers appelleront syrphes et apidés à leur secours pour une production plus tardive de solanacées ou de cucurbitacées.
Pommes de terre, tomates, aubergines, courgettes et concombres viendront fêter le retour de l’été…
Par dessus les nuages, le ciel est bleu.
L’azur permanent révèle une quiétude sidérale, fausse quiétude.
Combien d’engins lancés par nos esprits savants, satellisés, vagabondent dans l’espace et nous retomberont sur la tête ?
La stratosphère, l’ionosphère, saturées, encombrées de nos affaires, un jour viendra l’heure de la révolte.
L’espace brutalisé, l’en deçà et l’au-delà des nuages devenus complices rappelleront au monde que rien n’est infini ici bas.
La vie va et vient par nature ou par catastrophes dans un mouvement perpétuel, puis s’en va.
L’infini est dans le firmament, là où brillent les étoiles…



