C’est d’une simplicité biblique.
Nous filons vers la pointe du progrès, la connotation de l’idée de progrès est « aller vers le mieux ».
Ce n’est pas vers le mieux que nous filons mais vers le fragile, le dérangeant et l’a humain.
Il y a quelques décennies, nos téléviseurs fonctionnaient avec une antenne appelée râteau, parfois avec une simple fourchette. Dès qu’une image se distordait, il suffisait de donner un grand coup de poing sur la tête du téléviseur pour qu’il soit surpris et, illico, remette son image à la raison. Si le phénomène se reproduisait, le simple bricoleur du coin était capable de faire un diagnostic fiable.
Aujourd’hui, les techniciens de service se grattent la tête : » Je n’ai jamais vu ça ».
Il ont été formés pour comprendre les travers d’une box mais vous n’êtes jamais certains d’être dépannés sur le champ.
Ils vous donneront des explications plutôt fallacieuses au lieu d’avouer leurs limites.
J’ai passé trois mois à Bastia.
Au tout début de mon séjour, un ascenseur venait d’être installé, chaque matin il était en panne. Il fonctionnait quelques heures puis rechutait.
Très assidus, les réparateurs arrivaient rapidement, parfois à deux puis à quatre et même à six. Rien à faire le récalcitrant monte-charges refusait de monter et descendre, de faire l’esclave pour soulager les humains. Je suis parti à l’issue des trois mois, rien n’avait avancé, il se disait dans les escaliers, qu’un ingénieur allait venir du Danemark.
Les médecins font des études pointues pour notre plus grand bonheur, pense-t-on.
Que nenni c’est pour leur plus grand confort ! Les dermatos, ne se préoccupent plus, au premier chef, de cancers de la peau, les mélanomes attendront. L’esthétique est de la plus haute importance, du botoxing élémentaire qu’ils disent bien trop sérieux pour que le moindre charlatan ne s’en empare. Qui est le Charles attends ! Evidemment celui qui se moque de nous et qui fait de la médecine un terrain protégé pour son bien être, plus que pour le nôtre.
Plus on aiguise, plus on avance vers le pointu et plus on nous pique avant de nous transpercer.
J’ai toujours cru que le progrès était un machin pour nous aider, nous faciliter la vie, or je me m’aperçois qu’il nous éloigne du bon sens commun, qu’il nous interdit de comprendre et nous largue sans vergogne.
Désormais nous sommes entre les mains du progrès c’est à dire que nous sommes devenus dépendants, impuissants à gérer notre vie en toute simplicité.
D’autres, il suffit de voir toutes ces dérives et ces anarques, veillent sur notre incapacité à comprendre ce qui nous dépasse.
Bientôt l’humanité s’effondrera ou deviendra chose qui n’a plus rien à voir avec l’humain.
Le bélier avait tout compris en me regardant passer…
Il semblait me questionner « Quésaco Simonu ? »
Rien bélier, occupe toi de tes ovines ! Mes explications risquent de t’éloigner des joies du pré…
