Le temps n’est pas le même pour tous.
C’est comme le ressenti de la température.
J’ai un rapport particulier au temps qui passe et ce n’est pas celui de tout le monde.
Je n’ai pas attendu la « deuxième vie » si chère à Confucius pour ne pas gaspiller la moindre seconde.
Chaque minute est pour moi remplie de saveur particulière, je veux la voir passer et en jouir pleinement.
Ce rapport au temps n’est pas donné à tous et tous ne le comprennent pas.
Notre différence réside dans le fait que je goûte et que mes contradicteurs n’en ont cure, ils se traînent dans le temps sans en prendre aucune conscience.
Comment cela se traduit-il ?
Tout simplement.
Cela me vaut un gros reproche, injustifié et surtout mal interprété : on dit que je suis toujours pressé. Pressé de vivre, pressé de savoir, pressé de voir un projet aboutir, alors que je suis un gourmand voire un gourmet, un amoureux de la vie.
Je la veux dans ma peau, puisque notre passage ici bas est unique. Je veux parvenir au bout de mon existence en ayant le sentiment de m’être usé jusqu’à la corde, d’avoir joui de ce passage sur terre tant que j’ai pu et en pleine conscience.
Lorsque j’ai besoin d’aide pour accomplir une action, je ne supporte pas d’attendre, de voir les choses repoussées plusieurs fois parce qu’on me dit trop pressé. Non, j’attends qu’on me dise, je ne peux pas rentrer dans ton temps et alors, je comprends, j’admets, j’accepte et je change de stratégie.
Je rebondis sur le temps et me l’approprie d’une autre manière, lui invente une autre saveur. Etre à la merci des traînards, des inconscients du temps qui passe, m’insupporte au plus haut point.
C’est leur affaire, je refuse qu’elle soit mon entrave.
Qu’ils vivent tous comme ils l’entendent, cela ne me regarde pas et m’importe peu.
Qu’on me freine alors que les jours filent, qu’on me mette en retard, je suis en rogne car j’aime accompagner le temps par dessus tout !
Je sais qu’au bout du chemin tout s’achève et devient dérisoire mais pour l’instant, je vis encore et compte bien exciter tous mes sens…
Le temps c’est des rencontres, l’ici et maintenant bien plus que l’après, j’ignore le futur, il ne m’intéresse pas.