E tuttu hè !

Une idée germe dans mon esprit depuis le début du mois de décembre.
J’ai une forte envie de réaliser une nouvelle exposition, l’été prochain.

J’en ai visité quelques unes et la première impression qui m’est venue à l’esprit fut E tuttu hè, une expression chère à Babunettu notre juge de paix au village dans les années reculées du 20e siècle.
C’était sa phrase favorite quasiment intraduisible en français sans en faire une salade.
Babunettu, je l’imaginais tel un Socrate déambulant dans les rues du village.
A chaque rencontre inopinée il semblait dire malicieusement : Connais-toi toi même, avec son expression favorite.
C’est ainsi que je le comprenais car ce n’était pas paroles en l’air.
Cette expression est à la fois déclarative, exclamative mais aussi interrogative de manière sous-jacente.
C’est son regard malicieux qui me l’a révélé.

A patata hè, u fasgiolu hè e tuttu hè ! disait-il si l’on dévoile la totalité de son expression réduite par la suite à E tuttu hè par les personnes qui l’ont connu et en font référence.
En français, littéralement, cela se traduit par « tout est », plate et insipide traduction. Si l’on commence à l’expliquer dans le détail, on s’endort.
Le corse a ceci de formidable, une courte expression, un seul mot souvent, suffisent à remplir une idée de richesse. La pensée est condensée on la sert ainsi comme un cocktail et on cogite un court instant.
On déguste, on savoure, on apprécie, on n’explique pas.

Donc dans mes visites d’expos, j’ai vu de tout. Du réalisme à l’énigmatique, de la technique parfaite qui s’impose au regard, à l’approximatif que chacun interprète à sa manière.

J’ai donc eu cette idée folle, surgie instantanément, de titrer ma monstration : E tuttu hè !
Dans un premier temps, j’avais songé à Embrassades plutôt que surimpressions car chaque réalisation est composée de deux images, c’était poétique mais la référence à Babunettu s’est imposée en proposition poético-philosophique.
Poéticoco-philosophico-Mexico-fantasmaaaagorrrri que ! se serait écrié un personnage Dalien.

Je m’étais amusé à inventer, à créer et mes réalisations semblent plaire.
Alors pourquoi pas ?
Sous ce générique E tuttu hè ! il y aura des sous-thèmes :
– Le clocher de Levie s’affiche en filigrane.
– AquaFeintes
– Des images isolées dont certaines seront des allégories comme l’allusion faite au jugement dernier, par exemple et peut-être vous servirais-je un ou deux triptyques !

Je vais y réfléchir sérieusement, j’ai très envie de vous faire découvrir mes images.
Peut-être à cet été si vous le voulez bien…

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