Jour férié, jour pizzé.

Tout était prêt, la pluie s’est invitée sans prévenir, il a fallu se replier sous la tonnelle.

C’était une journée pizza.
Depuis belle lurette, j’avais délégué mes compétences de pizzaiolo.
Le nouveau, je l’avais intronisé il y a quelques années en frappant ses épaules avec la pelle à enfourner et à défourner.
– Au nom de l’épaule droite et de l’épaule gauche qui aident pizzer dans les règles de l’art, je te fais pizzaiolo d’Aratasca et de Navarre.
Puis, un chant pizzaiolesque s’éleva dans la nuit aratascaise, entonnée par des voix féminines :
« Chez nous soyez reines, margheritas ou calzones, le four est à vous, il chauffe et chantonne, chez nous, chez nous… »
Certains reconnaitront l’hommage à la Madone  » Chez nous soyez reine, la Corse est à vous… »

Nous n’avions pas prévu la pluie si tôt, elle était attendue bien plus tard.
Qu’importe, quand le four est chaud, il faut qu’il tarte.

Le geste auguste de l’empâteur.
La poignée généreuse de l’ensaupoudreur.
La tomateuse juteuse.
Le geste du coucheur de jambon.
L’engouttement d’huile de truffes estivales.
Cocorico, chorizo !
La fromagère.
Le corpus dominus, amen.
Le primus basilicus straciatus.

Non, j’étais bien net en écrivant ce texte, il ne faut jamais se fier aux apparences.
C’était jour béatus pizzus !

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