De l’art de narrer la nature tel un botaniste malicieux, bien plus que de rêver…
Cette floraison atypique est fortement aléatoire.
Elle se produit certaines années sous des conditions très particulières et peut rester des décennies sans apparaître.
Le moment le plus favorable se situe vers la fin de l’hiver, des derniers jours de février à début mars.
Un temps serré.
Le ciel doit être mitigé, la couverture nuageuse diaphane, faiblement mobile laissant apparaître ça et là des coins de ciel cæruleum.
Un temps de neige légère, absolument sans pesanteur, les flocons vaporeux, ballotés par le moindre souffle à peine soupiré. Des duvets, d’une légèreté hésitante, cherchent le point de chute puis se posent délicatement sur une capsule d’althéa endormie depuis l’automne.
Des capsules devenues calices réceptacles où naissent des corolles d’une blancheur ouateuse, formées de pétales tombés du ciel.
L’arbuste reprend vie avant la montée des bourgeons et présente l’aspect improbable d’un champ de coton.
La neige et l’althéa, en ces rares années, s’accoquinent pour sourire à la fin de l’hiver.
Une risette malicieusement esquissée pour saluer le printemps qui se pointe à l’horizon.
C’est beau, on dirait des fleurs de guimauve !
🙂
Bonsoir Gibu !