Cette année fut catastrophique au jardin.
Après les pluies diluviennes de juin, juillet et août avaient pointé le lance flamme, de sorte que tout à péri comme en plein Ténéré.
Quelques tomates chétives, des fleurs non pollinisées, courgettes, aubergines et concombres s’étaient passé le mot, ne point sortir sa tronche par pareille canicule.
Quelques personnes dont le jardin pouvait être irrigué par un ruisseau tout proche se vantent d’avoir récolté des tomates grosses comme ça. Des courgettes n’en parlons pas, elles les jettent, les poivrons font font… les petites marionnettes, les haricots sont rigolos bref, un potager béni des dieux, grand bien leur en fasse.
J’avais ajouté un peu de compost domestique dans un pot de fleurs et voilà qu’un plan de tomate pousse vigoureusement. J’y ai pris le plus grand soin.
De quelle variété s’agit-il ? Il ne me fallut pas grand temps, dès la floraison, j’ai compris qu’il s’agissait de tomates cerises et dès la mise en fruits, plutôt des cerises ogives ou tomates suppositoires si vous préférez.
Dans le même pot, un cucurbitacée cherchait sa place, un joli menu melon petit patapon !
Presque trois mois que je bichonne le pot.
Un visiteur passe, se penche sur le plan de solanacée :
– Comme c’est mignon ! Elles sont bonnes ?
– Je ne sais pas, je n’ai pas encore goûté.
– Attends. En deux secondes, il avait croqué les plus mûres. Elles sont délicieuses ! Dit-il.
En une fraction de seconde la longue attente, mesurée en mois jusqu’à la maturité, était engloutie.
Un réflexe somme toute habituel en pareilles occasions.
Lorsqu’il y a abondance, passe encore mais là c’était la misère, j’ai dû patienter encore pour connaitre la saveur.
Savourer quoi ?
Un mini fruit à la peau coriace !
Et dire que j’ai surveillé le pot pendant tout ce temps !
Le melon semble suivre la même voie que les tomates lilliputiennes , j’ai l’impression qu’il s’agit d’un melon pour poupée.
Ça existe ça ?
Je n’en sais rien mais il est mignon tout plein !
Et dire que quelques années en arrière c’était encore l’abondance.
Que nous réservent les années à venir ?
Pas trop de regrets, car prenant de l’âge,
Je suis sur le chemin de l’épicerie, moins du jardin,
Le risque est trop grand de plonger dans le ravin…
Le temps malin, avec vieux os, fait des ravages.
Le petit plus des hiboux malins :
Quelle tristesse, surtout quand on pense aux soins et à l’amour que vous apportez à ce jardin….
Bonjour Al ! 🙂