Oui, Arnaud Montebourg est bien quelqu’un d’incroyable, unique en son genre et qui mérite de figurer au hitparade des candidats sincères à la présidence de la république.
Il ne connait pas la langue de bois. Tout est souple, clair, net et sans bavure…
Mais comment fait-il, le bon et bel homme ?
C’est bien connu : de la sincérité et de la crédibilité avant toute chose. Dans une interview publiée par Nice Matin, il répond crânement, sans ambages aux questions « Si vous deviez choisir entre… »
– J. Chirac et N. Sarkozy ? Réponse Chirac.
– Alain Minc et Alain Duhamel ? Duhamel.
– A. Sinclair et C. Bruni-Sarkozy ? A. Sinclair, elle a beaucoup de bravoure.
– Marie Drucker et Christine Ockrent ? M. Drucker. Avec enthousiasme.
– Nicolas Hulot et J.P. Chevènement ? Je les additionne…
Formidable, avouez que c’est d’une originalité sans égale et que tout socialiste qui se respecte aurait répondu exactement le contraire. Il faut dire, également, que le journaliste qui posait les questions s’est montré à la hauteur en le poussant dans ses derniers retranchements. De la haute voltige.
Voilà bien le président qu’il nous faut. Ses arguments sont convaincants et ne souffrent d’aucune faiblesse.
Il nous éclaire également en demandant la mise sous tutelle de la fédération socialiste des Bouches du Rhône qui pourrait faire de l’ombre au candidat du parti.
Il déclare, aussi, qu’Hulot le dit meilleur candidat écolo des socialistes, que Chevènement voterait pour lui s’il était socialiste, que Mélanchon tenterait bien une entente avec lui au premier tour, puis souligne pour finir : « Ne suis-je pas le meilleur rassembleur de cette gauche qui est dans la société française ? »
La preuve est faite qu’il n’y a pas meilleur candidat que lui à gauche et, si avec toutes ces preuves à l’appui, il ne sort pas vainqueur des primaires c’est que nous avons la gauche la plus bête du monde.
Enfin, pour couronner le tout, il répète qu’il s’est assagi, qu’il a changé, qu’il a mis au placard ses formules assassines… Bref, en bon avocat, comme tout citoyen prêt à commettre un forfait, il préfère se faire oublier, rentrer dans la peau de monsieur Tout le Monde, histoire de se montrer sans masque c’est-à-dire bien masqué.
Mais à force de banalités sans saveur pour ne plus ressembler à soi, on file tout droit aux oubliettes.
