Levie : Tireur d’élytres ?

Sans doute pas tireur d’élite si l’on se fie à l’article du journal.
Claquer plusieurs coups de feu sans atteindre la cible pourtant multiple, c’est soit de la maladresse soit une plaisanterie lorsqu’il s’agit d’un personnage tant redouté. Les balles ne faisaient que siffler aux oreilles…
Le dénommé Pucci était mon arrière-grand père maternel.
En lisant cet extrait de presse, plusieurs idées me sont venues à l’esprit.
Je comprends mieux pourquoi mon grand oncle Charlot, son fils donc, a tant détesté la maréchaussée avec laquelle, il a passé une partie de sa vie à jouer au chat et à la souris. Il a même balancé à la flotte deux pandores qui le poursuivaient le long d’un fleuve. C’était son plus beau palmarès car il n’a jamais usé du calibre 12 pour les menacer.

Grand-oncle Charlot le répulsif.

En relatant ces advenus, je ne fais pas l’apologie de la rébellion, je relate des faits qui se sont produits et chacun devait bien avoir ses raisons. Les choses de la vie ne sont pas toujours si simples à expliquer.

Article paru le 1er janvier 1905 dénonçant celui en titre daté du 27 décembre 1904.
La partie pâle quasiment illisible est la suivante : « Cette information est absolument erronée, il est de mon devoir de la rectifier. »

En lisant ce deuxième article daté du 1er janvier 1905, le maire d’alors, Marc Aurèle Lanfranchi, précisait qu’il y avait erreur. Aucun coup de feu n’était à imputer au dénommé Pucci et qu’il y avait sans doute autre anguille sous roche. L’édile n’avait pas tardé à dénoncer l’article paru le 27 décembre précédent.

Il y a eu i Bascheri du côté de mon père, des gens redoutés car ils se chamaillaient souvent entre eux à grand tapage et force tumulte. Cette attitude coutumière leur valut ce surnom.
On disait « Les ustensiles en mouvement ». (I bascheri = ustensiles )
Ils faisaient rififi à la Navaggia au point d’impressionner le voisinage.
Lorsque les plus craintifs se rendaient à la gendarmerie toute proche pour alerter le sergent major, ce dernier s’écriait :
– Ah ! Ce sont les Basquères, laissez les faire ! Belle rime en prime.
Il jugeait ces gens plus bruyants que dangereux, il y avait beaucoup de fumée mais pas le feu selon notre chef de brigade.

C’est Jean Paul arrière petit fils du maire de l’époque qui m’a adressé ces deux articles pour que j’en fasse bon usage dans mon blog. Cela amusera un tantinet les gens de notre village.

En outre, il m’a appris que la Navaggia devenue désert aujourd’hui, était très peuplée au début du siècle dernier. On pouvait y compter en 1926, 317 habitants pour 3452 dans la commune de Levie. En 1931 la Navaggia , si petite, fourmillait de 353 habitants pour un total de 3247 au village. Soit plus de 10 % de la population lévianaise.
Aujourd’hui, sans être certain de mes chiffres, nous sommes autour de 800 habitants et seulement une grosse dizaine au fond de la Navaggia.
Le quartier ne compte plus que 1,25 % de la population générale d’un village qui a subi une sacrée saignée.

Les années ont passé, moins d’un siècle pour écraser et dénaturer notre beau village qui abritait, médecins, notaire, juge de paix, dentiste, coiffeurs, tailleur d’habits et de pierres, des maçons, des boulangers, des bouchers, des cordonniers, charbonniers, bucherons, transporteurs, cars, bazar, marchand de chaussures, de meubles, d’articles ménagers, marchands d’habits, nombreuses épiceries, des bars presque à chaque pas, cavistes, dépôt Manufrance, hôtels et restaurants… Cœurs vaillants, âmes vaillantes et même un cinéma. Je zappe les écoles qui existent toujours mais dépeuplées et j’en oublie sans doute.
Je passe sous silence la synergie entre habitants.
Et pour mieux vous faire comprendre combien nous sommes tombés bien bas, je le dis pour la énième fois, cela fait plus de cinq ans que je cherche à avoir un peu de tuf pour combler les trous du chemin qui mène à ma maison, je ne trouve personne, en payant évidemment.
L’indifférence semble avoir pris le pouvoir.
Cette simple remarque résume à elle seule le grand déclin.

C’est un fait de société, une affaire sans doute généralisée.

3 Comments

  1. Fini le bon temps..
    J’ai retrouvé en faisant mon arbre généalogique, des histoires semblables et même certains qui faisaient des aller/retour en prison, pour ce que l’on considèrerait aujourd’hui comme des peccadilles.

  2. Avec un peu de temps devant soi, une dose de patience et un zeste de curiosité la lecture de la presse ancienne que l’on peut trouver facilement sur des sites comme Gallica, Retrornews, etc. donnera une idée assez précise de la vie quotidienne de nos ancêtres qu’il peut même arriver de rencontrer, comme ci-dessus, au fil des articles.

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