L’avocaméléon est une espèce en voie de développement.
Si le champignon saprophyte se développe sur des végétaux en décomposition, le « ça profite » prospère sur le dysfonctionnement d’une société. Il consomme beaucoup de cas d’école ou ordinaires, nommés faits divers pour faire plus soft et ne pas déranger ceux qui dérangent.
Celui qui a été votre sauveur au prétoire aurait pu être votre bourreau si la partie adverse avait eu la mauvaise idée d’entrer dans son cabinet avant vous. Il plaide une chose ou son contraire en prenant la couleur du substrat qui le nourrit.
Chacun a le droit d’être défendu, même en cas de culpabilité avérée.
Le plaideur, même convaincu de la culpabilité de son client, traquera le vice de forme ou psychologisera l’affaire à outrance de sorte que le coupable deviendra victime et vice versa. On se trouve devant un cas de conscience, sur un fil de rasoir à la frontière de la déontologie, de l’éthique ou de la morale.
Cette psychologisation outrancière a pour effet pervers, dans une société où l’individu est roi, de déresponsabiliser l’individu. Grand paradoxe s’il en est.
La société est responsable de ses fruits, l’image du fruitier convient parfaitement pour l’excuse, mais fait grincer des dents si l’on compare l’individu à une chose. Le reproche n’est pas de mise ni convenable selon les cas de figure.
Un coupable se sachant coupable finit par croire à son innocence. Le citoyen qui fréquente les prétoires se croit dans une cour de maternelle où tout le monde joue à chat perché.
La justice a tissé un réseau de lois punitives quasiment jamais appliquées. Des lois devenues des risques, on risque 75 000 € d’amende et cinq ans de prison ferme et l’on ressort d’un tribunal avec un simple rappel à la loi. Le code civil devenu si vil, sans courage et sans loyauté, inverse les tendances, finit par convaincre un coupable de son honnêteté, de sa probité, de son bon droit.
En œuvrant ainsi, le système judiciaire enseigne et renforce, sans le savoir, le sens de la non responsabilité.
Les actes sont toujours induits par l’autre, la société en général, rendent irresponsable, au sens premier du terme « C’est pas ma faute à moi qu’on dit abusivement fauteur de trouble » !
On n’assume plus rien, cette espèce est en voie de disparition, y compris celle de la responsabilité du chef qui n’a rien vu venir.
Dans un monde où tout le monde fait semblant, où chacun pense qu’on n’y peut rien, tout va à vau l’eau et la société se délite par manque d’autorité fondamentale.
Quand on dit « avocat » j’entends « à vos cas » et tout est résumé en ces trois mots.
Lorsque le parler vrai laisse la place aux louvoiement faciles, l’édifice est en danger…
Tout le reste ne semble que littérature !
vous pratiquez bien la langue des oiseaux Simonù ! 😀
Je n’avais pas pensé à ce jeu 😉
J’écris comme cela me vient au fil de mes émotions.
Bonne fin d’après-midi Gibu !