J’allais le long du chemin perdu, en quête d’mages.
La maison était déserte, la ruelle sombre, on passe ici distraitement. On file.
On dirait qu’il n’y a rien à voir et qu’il n’y a point d’histoire en cet endroit.
Pourtant rien n’est banal.
Il y a toujours une infime curiosité tapie, si l’on a l’œil averti et l’esprit en alerte.
Les volets étaient clos depuis belle lurette, une discrète fissure dans un joint entre deux pierres a servi de refuge à des graines semées par le vent.
Un bouquet de violettes parfaitement épanoui, surgi d’un endroit peu commun, improbable, m’offrait ses éclats bleutés virant au violine et son parfum délicat.
Mars bien avancé annonçait le printemps.
Une plainte à peine audible, un filet de voix fluette m’implorait au passage :
– C’est toi l’habitant ? Laisse les volets clos, d’ici je vois la vie… Il me reste un peu de temps, pas grand temps, juste un tout petit bout de printemps.
Une fleur discrète, presque secrète m’invitait au…
REGARD
Vous qui passez sans me voir,
Dans cet endroit qui ressemble au soir,
Vous êtes des dizaines à filer
Sans me regarder.
Voyez mes nuances de bleu,
Humez mon parfum délicat,
Que puis-je faire de mieux ?
Jouer de l’harmonica ?
Vous qui vivez dans le brouillard,
Qui tracez, qui fuyez,
Qui passez sans voir,
Vous arrive-t-il d’aimer ?
Il y a toujours un coin oublié…
Joli !
Ce sont ces petites choses humbles et inattendues qui font le bonheur.
🙂
Très beau
Merci Gys.
Ce fut une rencontre inattendue, un bouquet de violettes qui profite de la longue absence des habitants. Sans les volets clos ce n’était pas possible. 🙂