A-t-on le droit de penser et de dire :  C’était mieux avant  ?

Bille en tête, parler de droit ?
Ben oui, car on se fait tancer chaque fois que « C’était mieux avant » nous échappe.
Il y a sans doute à boire et à manger même lorsque l’on affirme que c’est mieux aujourd’hui.

Le commun des mortels s’exprime comme il veut et surtout comme il peut.
Comme il peut lorsqu’il est incapable de prendre du recul pour dire ce qu’il pense.
Il fonce, il assène sans analyser ses propos.
C’est son droit de dire très haut ce qu’il ressent, au risque de déplaire à ceux qui ne sont pas de son avis. A chacun son vécu et son ressenti, ses capacités à formuler ce qu’il avance.

Il y a toujours un bienpensant quelque part. Un être au-dessus de la mêlée pour contrarier, pour ironiser et se moquer.

Parler de son vécu, de son histoire, n’est pas énoncer une pensée universelle, alors pourquoi empiéter sur le vivre de chacun ?

Les plus férus d’entre tous, les philosophes, les penseurs, les intellectuels et tous ceux dont le métier consiste à écrire des bouquins pour gagner leur vie, développent leurs idées sur le sujet. Ils les étirent, les tordent dans tous les sens pour donner l’illusion que le « passéiste » a toujours tort.

Ils font mine de s’interroger :
C’était quand avant ? Hier ? Avant hier ? Au moyen âge ? Dans l’antiquité ?
Pour étayer leur cause, ils feignent de ne pas comprendre que le commun des mortels fait référence à sa vie, son expérience, son ressenti, son choix, ses envies sans aller chercher Roland à Roncevaux, Marat dans sa baignoire ou Napoléon à la conquête d’un royaume.
D’ailleurs, ils oublient facilement que face à la misère, aux guerres et tous les autres tourments qu’ils dénoncent dans l’histoire d’un pays, il existe aussi un pendant. C’est à dire l’autre versant des choses, le bon côté des choses qui reste omniprésent dans le temps passé, pas forcément dans les mémoires manipulatrices.

La grande différence entre le quidam qui regrette son temps d’avant, celui de son enfance, et le philosophe qui se croit obligé de rétablir les choses en parcourant les siècles, est que l’un a des regrets et l’autre beaucoup de pages à remplir. Des pages et des pages qui n’ont jamais rien changé au cours des choses, on peut les apprécier sans rien modifier à l’état du monde, non plus.

Entre avoir raison et ne pas avoir tort, il existe des milliers de feuillets à noircir.

Pour ma part, je me réserve le droit de penser et de dire « C’était mieux avant », ce qui signifie, cela me convenait mieux, me plaisait davantage.

Je parle du temps que j’ai vécu. Au moyen-âge comme en d’autres temps que je n’ai pas connus, bonheur et malheur coexistaient aussi. Inutile de jouer à l’archéologue du malheur passé.

Le mieux et le pire ne valent que pour ceux qui s’expriment sur l’instant, tout le reste n’est que littérature.

Aujourd’hui est-il bien mieux qu’hier qui n’est plus… moins bien que demain qui sera ?
Allez savoir !

Il n’y a rien à prouver mais à penser avec ses tripes et ses os…
Les sachants qui moquent les envies d’avant ne sont que des enquiquineurs.

Vu les temps qui courent, bien des choses vont à vau l’eau, il suffit de suivre l’actualité pour s’en convaincre. Je crains que dans le futur, lorsque qu’il faudra millimétrer ses paroles pour dire ce que l’on pense, lorsque les mots seront asséchés, lorsqu’il faudra tourner dix-sept fois la langue dans sa bouche avant d’en placer une pour être au diapason de la pensée nouvelle, en secret, à voix très basse pour ne point être entendu, « C’était mieux avant » ne sera que murmure.
Un murmure qui en dira long sur la liberté de dire car la pensée sera bridée.

Heureux homme qui peut encore voyager dans son passé pour éclairer son présent !
L’avenir, demain, n’existent pas mais rien n’empêche de les imaginer…

Bernard Minet de RécréA2 à la Saint Laurent à Levie.
Quand les PTT faisaient dans l’écologie sans le savoir…
Et voilà ! Faites le bien, vous serez remercié !
Ils vont encore dire que je me suis levé de mauvais poil !
Inventer des hiboux était-ce une bonne affaire ?

1 Comments

  1. La vie moderne a apporté beaucoup de progrès bénéfiques, on vit plus vieux et plus confortablement, mais paradoxalement chacun est devenu égoïste, nous nous sommes déshumanisés. Si c’est le prix à payer, il est bien cher…

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