Lorsque la réalité ressemble à un poisson d’avril…
Cette histoire est vraie, c’est justement la date du 1er avril qui m’a remémoré ce moment qui pouvait passer pour un vrai poisson.
Ce n’était pourtant pas le mois. Ma mère passait une partie de l’hiver chez nous du côté de Versailles.
Un jour, en rentrant de l’école, elle m’attendait dans la rue, l’air inquiet. Je voyais bien que quelque chose n’allait pas et qu’elle cherchait à me parler en aparté. Elle a profité d’un moment d’absence de mon épouse pour me souffler :
– La lettre, je l’ai cachée.
– Quelle lettre ?
– Elle t’a écrit, elle a même signé sur la marque de ses lèvres.
– Montre-moi.
– Non, je l’ai cachée, vous allez vous disputer…
J’ai dû beaucoup insister pour qu’elle accepte de me montrer la lettre cachée sous le linge dans son armoire.
Ce fut un grand éclat de rire qui fusa lorsque je pris connaissance du courrier glissé sans enveloppe dans la boîte à lettres et « écrite à la main ».
« Chéri, c’est formidable, tu ne peux imaginer comme je suis heureuse. Je suis au milieu des rayons de Casino et j’ai repéré des articles intéressants pour ce soir. Il y a même du bon whisky 12 ans d’âge, un pur malt au prix très abordable… Je t’embrasse très fort chéri, à ce soir. » Le tout ponctué de l’empreinte rouge d’un baiser.
Je crois que nous avons fêté cette pub, le soir même au champagne au grand soulagement de ma mère très inquiète, qui n’avait rien pu avaler à midi.