J’ai failli être premier ministre.

Ce texte a été écrit en 2017 juste après l’élection de Macron et voici ce que j’en disais.

Jamais je n’aurais pensé qu’un président fraîchement élu s’intéresse à moi.
Perdu au fin fond d’un petit village, débraillé, copains des oiseaux, amoureux des idées folles et parfait inconnu, qui l’eut cru ?
C’est surprenant, non ?

C’était l’embrouille à l’Elysée.
Matignon perpétuait le mystère. Pas de premier ministrable qui satisfasse tout le monde alors le nouveau chef du pays s’est souvenu de mon blog et s’est enquis de mes humeurs.

Faut-il parler de la nature essentiellement, puisque c’est elle qui nous héberge ou faut-il porter belles cravates et chaussures résistant au macadam ?
Faut-il monnaie sonnante et trébuchante, bonnes idées, pour donner force aux entreprises, négocier avec Angela, s’affirmer sur le plan international ?
Dis-moi Simonu, as-tu une recette, une idée nouvelle à me soumettre ?
Que penses-tu de mon coup de pied dans la fourmilière ?
Crois-tu que j’aurai des fourmis dans les jambes tout au long du quinquennat ?
Et tes tomates, tes courgettes, tes pommes de terre que pensent-elles de tout ça ?
Me conseilles-tu de « pariter » mon ministère comme jamais on ne « parita » ?
Et ma nouvelle étiquette « La république en marche » qu’en dis-tu ?

Ne t’étonne pas que je vienne prendre autant d’informations auprès de toi, je sais que tu nous regardes, assis sur la rive, comme les vaches regardent la caravane passer. Cela a son intérêt aussi, toutes les idées sont bonnes à prendre. Tu crois que je vais y arriver, que mes supputations supputent bien ?
Dis-moi ! Dis-moi !
Je vais te faire une confidence, je n’ai pas l’habitude de prendre des avis à droite et à gauche, je préfère satisfaire la droite comme la gauche et même les ambidextres. J’empêche même la chèvre de manger le chou ! Quoi, ménager ? N’y penses pas, elle le mange !
Toi, tu es un petit coquin, on ne dirait pas, mais tu taquines, tu tarabustes et surtout tu t’amuses.
Comment fais-tu pour prendre tant de distance avec le monde politique ?
Tu sais que tu es concerné aussi ! Tu es embarqué comme tout le monde ! Pourquoi tu rigoles ? Ne dis pas non, je t’ai entendu, tu ne peux pas le nier. Même que le soir de mon élection tu cogitais, incapable de t’endormir. Non pas que tu préférais Marine, mais parce que tu m’imaginais comme les autres, face à la réalité.
Tu rigolais : « Il va faire comme les copains ! ». Si, si, tu le pensais très fort, je l’entendais de l’Elysée !
Je n’ai pas trop aimé que tu ne me fasses pas confiance. Je suis sincère.
Ouiii, tu vas me rétorquer, « Ils disent tous cela. » Je t’assure, tu vas voir ! Laisse moi un peu de temps !
Au fait ! J’allais oublier, comment va ta hanche ? Le jardin, tu assures ? Et dire que je vais me coltiner les législatives aussi. Je l’avoue, « Quelle galère ! ». Quoique, j’aime bien galérer si je suis aux  commandes pas aux avirons. J’ai horreur de ramer, je ne rame pas, je glisse !
Bon, tu sais quoi, il est bientôt 14 h, je dois filer chez Angéla. Je n’ai plus trop de temps. J’avais pensé à toi pour le poste de premier ministre et puis je me suis dit : « Il est trop vieux, il rêve, il est aigri, il va nous embrouiller, il est capable de rire si un dossier le dépasse, il est trop gentil aussi. Il parle aux oiseaux, allez savoir ce qu’ils lui mettent dans la tête ! Il est trop ceci, il est trop cela… au bout du compte je pense que tu es trop simple, trop nature, trop homme qui a les pieds sur terre, trop altruiste aussi…
Allez va, je te laisse tranquille, tu as assez de responsabilités avec ta tranquillité. Ce n’est pas simple de perpétuer sa paix de l’âme et de l’esprit. Tu m’as appris qu’il faut s’en occuper sérieusement, les affaires des autres et de tout le monde c’est trop compliqué pour toi.
Alors cher Simonu, je te laisse à ton Aratasca, à ta Zinella, à tes vieux jours.
Continue à gamberger. Je viendrai faire un tour, un soir d’été pour goûter tes pizzas. Bon, je file, l’avion m’attend ! 

Cher Emmanuel, ton mouvement est en marche, veille bien aux pneus, mets de l’huile dans le moteur, vérifie régulièrement les freins, essuie bien ton pare-brise, conduis raisonnablement car on ne sait jamais, en face, il y a toujours un fou en liberté. Et merci de ne pas m’avoir nommé premier ministre !

Après être remonté du jardin, le rosé était bon mais traitre aussi, cela m’a valu une sieste un peu prématurée.
Etait-ce un rêve ou un cauchemar ? L’avenir nous le dira.
C’est ainsi que j’ai pu écouter notre cher nouveau président qui tournoyait au-dessus d’Aratasca.   

Cinq ans déjà, que j’écrivais cela.
Je ne suis pas Nostradamus mais je n’ai pas tout faux, si l’on sait lire entre les lignes 😉

Non, franchement, j’ai dérapé à ce point ?

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