Retrouvailles.

L’écriture serait-elle, aussi, un chemin qui mène à Rome ?

Cela ne m’étonnerait pas.
Avec la publication de l’ouvrage, « Au cœur de mon village… », qui relate la vie de nos quartiers au milieu du siècle dernier, les personnes de ma génération, ou un peu plus âgées, m’ont fait part de leur plaisir à retrouver les saveurs de naguère.
J’ai découvert ou redécouvert trois cousines qui m’ont contacté pour que l’on renoue avec les liens familiaux et surtout pour éclairer certains pans de notre histoire, restés dans l’ombre.

Samedi dernier, j’ai rendu visite à Pierrette et sa sœur Célestine au village de Quenza.
J’ai appris que nos grands-mères étaient sœurs.
Je n’ai jamais connu cette grand-mère, ni mon grand-père, il étaient décédés à ma naissance.
J’ai pu faire un long voyage du côté obscur, côté minnana (grand-mère), jusqu’à Corte et Bonifacio.
Nous avions tellement de choses à nous raconter, et surtout à découvrir, que nous avons été brouillons dans nos conversations, trop pressés de dire et redire. Moi le premier, j’ai été très bavard, j’avais trop de questions sans réponse, Pierrette en savait plus que moi. Je la bombardais d’impatience.
J’avais un souvenir précis lorsque je rendais visite à cette grande tante, sa grand-mère, en compagnie de mes parents. Ce que j’ai évoqué, alors que je devais avoir 7 ou 8 ans, s’est avéré parfaitement exact.
L’après-midi a passé très vite, il faudra remettre de l’ordre dans nos liens parentaux de manière plus limpide, il faudra sans doute se revoir.

Hier, mercredi, je rendais visite à Antoinette du côté de Porto-Vecchio pour le versant maman.
Cela faisait exactement 52 ans que je ne l’avais plus revue. Elle est bien plus âgée que moi.
J’ai retrouvé une dame dynamique à faire pâlir les jeunots, la mémoire encore très fraîche, les idées extra- claires, de l’ordre dans le récit de notre passé commun, le verbe facile.

Mes deux cousines, Pierrette et Antoinette, sensiblement du même âge, présentaient le même enthousiasme à retrouver le cousin que je suis. Un bonheur et des sourires très communicatifs.
Devant leur verve, très surpris de tant de dynamisme, j’étais loin de soutenir la comparaison.

Antoinette m’a aussi informé sur le versant paternel.
Elle avait connu mes aïeux Zi Simonu et Za Ghjulia sacristain et sacristine en chefs à l’église de Levie.
Elle se souvient encore vaguement d’une chanson qui m’a fortement ému lorsqu’elle l’a entonnée au débotté.
Rendez-vous compte, cela date des années 40.
Voici le texte qu’elle m’a envoyé ce matin :

« O zi Simò sonnez les campanò,
O zi simò sonnez les campanò,
Zia Ghjulia en haut et zi Simonu en bas,
Zia Ghjulia en haut et zi Simonu en bas,
A la première danse
Monsieur le maire s’avance,
Ils sonnent tous les deux
A qui sonne, sonnera le mieux  (bis)… »

Puis elle ajoute : « Après je ne m’en souviens plus. ça remonte
à trop d’années. Je te parle d’un temps que les moins de soixante quinze ans
ne peuvent pas connaitre.
Fais-en bon usage, gros bisous à tous les deux.

Excellente journée à recommencer à l’occasion, ajoute-t-elle.
Papa m’a toujours dit que lorsque tes grands-parents sonnaient le glas les gens avaient
l’impression que les cloches pleuraient, ce n’est plus le cas maintenant. »

Pierrette, Célestine et Antoinette, je vous remercie pour ces moments d’émotions, notre passé a trouvé un peu d’ordre et j’ai découvert bien des choses ignorées jusque-là…
Vous m’avez ému, la vie continue et la vie est belle.
Nous nous retrouverons, sans doute. 🙂

Basgi i me cuccini !

Image en titre.

C’est Antoinette qui me l’a donnée, je la propose aux villageois.

Voici quelques noms, elle ne se souvient pas de tous.

Tout en haut de gauche à droite :

Les trois premiers, elle ne souvient plus, la quatrième Céline du quartier Maestracci (Ameri, me semble-t-il)
Le rang médian : Antoine de Rocca Serra, Stromboni Caroline, Mado Gallucci, une oubliée, et Pierre Pietri. M. Beretti et à l’arrière plan à droite, Mme Quilichini (institutrice)
Accroupis : Rocco Nicolaï (frère de Polo), Zézé de Peretti, Titine sœur de Céline, Jacqueline di i Burraschi, encore une oubliée et la dernière à droite Antoinette Canarelli.

6 Comments

  1. Bonjour Simon,
    Encore une belle histoire .
    Heureuse pour vos retrouvailles familliales , un vrai récit nustrale lors d’une rencontre , après dès années d’absence. J’adore .
    Amicalement .

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