Voici un dessin que l’auteur intitulait névrose. Il pourrait bien s’appliquer à la dysmorphophobie. En zoomant sur la signature j’ai retrouvé le nom du dessinateur : Jérémy MANNHEIM. Il était étudiant à la faculté des sciences humaines de Nice fin des années soixante début soixante-dix. Ce dessin semble daté de 1965. J’ai retrouvé un homonyme sur la toile, psychologue aux Etats Unis. Est-ce lui ? Aucune certitude mais une sacrée coïncidence.
C’était un cadeau.
La vie sans reflets d’images serait un paradis pour les « dys » de tout poil.
Un Eden dans lequel chacun se fabriquerait des images à sa convenance. Lorsqu’on sourit souvent, qu’on voit la vie en rose, qu’on s’imagine une éternelle jeunesse du corps à l’instar de ses idées encore pimpantes et vives, mieux vaut éviter de passer devant un miroir ou une baie vitrée. Ce sont les pires délateurs capables de décourager le plus optimiste des utopistes.
L’image que l’on se fait de soi n’est jamais réalité. On idéalise, bien souvent.
Elle est tromperie jusqu’au passage devant un révélateur réfléchissant. C’est décourageant.
Tantôt c’est l’un trahissant l’état du visage, l’autre se chargeant de la silhouette de pied en cap.
Impossible de passer incognito face à ces impitoyables montreurs d’images qui ne connaissent pas la compassion.
Le miroir et la baie vitrée seraient-ils responsables de la dysmorphophobie ? Cette névrose touche les personnalités fragiles qui se trouvent un défaut susceptible d’occasionner un repli sur soi au point de gêner fortement les relations sociales. Ces profils là ont un miroir dans la tête.
Le dysmorphophobe se trouve une disgrâce quelque part dans son physique mais de manière constante. Le passage devant la glace n’est que confortation de la réalité avec l’idée qu’il s’en fait. Son regard déjà influencé par la morbidité* ne fait qu’amplifier ce qu’il croit. Une image pourtant banale, sans surprise et sans défaut majeur apparent, mais bien réel dans le subconscient, pollue fortement le conscient de la personne qui se mire.
Qui n’a connu des gens maigres qui se trouvent gros ?
Des gens qui tentent péniblement de gonfler leur ventre plat comme la Belgique le ferait pour ressembler aux Vosges avec beaucoup d’imagination, pour finalement faire la preuve de rien du tout ?
Vous avez sans doute déjà rencontré ce genre de personnage conscient de son regard absurde mais qui finit par y croire. C’est le propre de la névrose.
Tout le monde n’est pas dysmorphophobe. Il existe bien des gens tranquilles dans leur tête tant qu’ils ne voient leur image quelque part. Ce qu’ils découvrent alors, est bien réel. L’embonpoint est certain, le visage ridé ne correspond plus à l’image d’un esprit resté coincé vers les vingt ans.
– C’est moi ça ? Non, ils se sont trompés !
Ce décalage entre l’esprit primesautier, gai, sans soucis, et le corps qui traîne sous les yeux, insupporte. Il faudra s’y faire ou se défaire…
Quelles solutions ?
Se montrer réaliste et raisonnable ou fuir miroirs, baies vitrées et plans d’eau ?
Oh ! Il y aura toujours quelqu’un pour dire :
– T’as vu ta brioche ?
Et cette glace parlante est bien plus cruelle encore. Elle vous pétrifie et vous avez envie de la casser.
Comment nommer cette presque névrose ?
Allez, je tente : le syndrome « conflictus spiricorpus » ou refus de se voir vieillir.
Les degrés sont divers, dans mon cas c’est une imposture, une escroquerie.
Je fais semblant de me plaindre et j’en rigole sous cape mais surtout, surtout, voilà ce qui arrive lorsque l’inspiration vous fuit et que vous cherchez tout de même à écrire quelque chose. La panne sèche est mère des pires amusoires, un luxe de superfluité.
Vous l’avez compris, je ne supporte pas la panne d’inspiration, alors je tue le temps comme je peux mais je m’amuse… Assurément !
Ne me prenez pas trop au sérieux… je ne suis presque jamais au pied de la lettre, assis dessus oui, on voit mieux et surtout beaucoup plus loin 😉

*Morbidité (rappel) signifie maladie, rien à voir avec mortifère et l’idée de mort.
On fait mumuse Simonu ? 😀 en tous cas sur le dessin ils ont pris un bon pet dans la gueule les gars 😀
Un très vieux dessin lorsque j’étais en fac Psycho-socio.
Le gars a bien voyagé si c’est lui que j’ai retrouvé aux USA.
Bonne Année maréchaussée ! 😉
Bizarre je n’ai pas reçu la news’ de cet article…
Torturé, le garçon, mais parfois on fait des dessins qui n’ont rien à voir avec la santé mentale de l’auteur, à moins qu’on ne fasse que cela toute sa vie 😉
C’était pour illustrer une étude sur la névrose.